Tristesse

Tour qui se dresse sur un paysage de banlieue parsemé de grues métalliques

Tour vue de mon toit

La tristesse

Chanson de la tristesse

 
C’est quelque goutte sur la joue
Qui cherche un chemin vers le cou
La tristesse

C’est un frisson de glace crue
Qui déchire le corps ému
La tristesse

C’est le passé tout bas qui luit
En ombres lourdes dans ma nuit
La tristesse

C’est le souvenir d’un bonheur
Déchiré par goût du malheur
La tristesse

Six vers de tristesse

 
Quand la tristesse emporte tout
Qu’elle incite à descendre là
Où s’impose le grand silence
Se développe, ambivalence,
Dans l’esprit cette candéla
Qui éclaire le grand matou…

Quatrain de tristesse

 
Les saules pleureurs sont en deuil
Les larmes poussent dans la plaine
Le ciel déchire son linceul
Et je m’en vais le cœur en peine…

Remarques sur ces petits textes relatifs à la tristesse (rajoutées le 9 avril 2014)

Le premier poème a été rédigé avec l’air d’une chanson du chanteur deux-pattes Henri Tachan en tête. Si vous voulez l’écouter :
Henri Tachan – La tendresse – YouTube
Les rimes sont avant tout sonores, avec le répons la tristesse, comme un écho à des interrogations.

Le deuxième explore l’ambivalence de chaque état ressenti. D’où, parfois, cette difficulté qui existe à exprimer ce qui traverse une conscience, qu’elle soit deux-pattes ou autre.
Deux couples de rimes masculines embrassent une couple de rimes féminines.

Le troisième aurait pu être un haïku. Il décrit une pluie qui tombe sur une plaine, accompagnant les saules penchés sur la rivière (les saules sont toujours courbés vers un cours d’eau, as-tu remarqué, lecteur mon ami ?), comme anéantis.
Je me suis amusé à tricher avec la rime deuil/linceul. Certes, elle n’est pas rigoureuse du point de vue sonore (encore que…) mais ces deux mots, ensemble, riment juste. Et cette plaine évoque l’immensité et la platitude de ma peine (car qu’y a-t-il de plus banal que le chagrin ?). De ce fait, le quatrième vers, qui pourrait sembler superflu, apporte un accord supplémentaire à l’ensemble.

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A propos Eschylle

Autant le dire tout de suite, je suis un chat. De surcroît, vous pouvez le constater, je m’exprime dans votre langue. Si j’avais miaulé, vous n’auriez rien compris. Ni même rien entendu puisque nous sommes dans le virtuel. Et l’écriture chat est un secret bien gardé.
J’apparais, sous la forme d’un siamois, à Paris en 1989 (28 06 1989), après avoir parcouru de nombreux plans d’existence. Je m’offre alors un deux-pattes fidèle et attentionné. Les péripéties de la vie me font découvrir qu’il n’est pas pourvu que de qualités, et tarde à écrire sous ma dictée. Je meurs et renais en 2006 (je vous rappelle que je suis un chat, il n’y a là rien que de très normal). Fin 2008, je prends mon deux-pattes en patte et commence à lui dicter mes souvenirs. Début 2011 est publié, sous son nom, mon premier roman, L’Arc de la lune. Les souris sont mon seul vice. Avec le chocolat. Oui, je sais, c'est inhabituel chez un chat. Je serai enchanté de répondre à toutes vos questions, quelles que soient vos origines (marsupiaux, félins, muridés (même les rats, j’adore les rats (surtout accompagnés de petits oignons, ou au naturel) !), ou même deux-pattes…)

2 réponses à Tristesse

  1. Courtois dit :

    La chanson de la tristesse est bouleversante..les deux autres poèmes aussi…Merci Eschylle d’exprimer avec tant de beauté cet état complexe..

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