La lune était pleine
Présentation de cette publication – La lune était pleine
Cet épisode, La lune était pleine, est la suite de Coup de foudre, à l’intérieur du chapitre Une cérémonie spectaculaire. Il décrit le coup de théâtre qui survint cette nuit-là.
La pleine lune : représentation
La lune est entière et brillante une fois par mois. Le deux-pattes moyen, même aujourd’hui, sur votre terre, attribue toutes sortes de pouvoirs à la lune et, en particulier à la pleine lune. Des légendes sont liées à cette plénitude. L’article qu’y consacre Wikipédia est assez exhaustif. Réalisé par des deux-pattes pour des deux-pattes, je t’invite à t’y référer, ô lecteur mon ami.
Petit rappel
Dans l’épisode précédent La lune était pleine, j’ai relaté ma rencontre, mon coup de foudre avec Bélerin et comment je suis devenu son compère. Nous aurions pu, après cette rencontre, couler des jours heureux (attention, ô lecteur, cette expression ne signifie nullement « noyer des jours heureux »), mais le destin en a décidé autrement. Je te convie, ô deux-pattes, mon ami, à la lecture des ces événements qui eurent lieu une nuit où la lune était pleine.
Une cérémonie spectaculaire – chapitre 5 (fin : La lune était pleine)
J’ai parlé des avantages. Je dois évoquer les inconvénients. Par exemple, les compères sont entourés d’une aura de magie. Un mage repère ce genre de détail avec la plus grande facilité. Un compère dont le maître a beaucoup d’ennemis magiciens est un compère qui ne fera pas de vieux os. Cela dit, j’ai vécu de longues années avec un maître ayant les plus grands magiciens des mondes connus et inconnus comme ennemis. Je ne devrais pas être en train de vous raconter ma vie. En toute normalité, ce devrait être un prêtre qui vous raconte mes exploits au cours de mon éloge funèbre. Mais revenons à cette histoire.
Dans cette clairière située en bordure du village, il y avait non seulement tous les habitants, seigneurs et paysans, mais aussi tous les quatre-pattes venus récupérer les restes du festin. La lune était pleine, cette nuit-là. On y voyait comme en plein jour. N’a-qu’un-œil et ma sœur étaient au premier rang. Je me souviens de sa gueule quand il m’a reconnu. Il a dû percevoir le changement qui s’était opéré en moi car je l’ai vu frémir. Je ne sais pas ce qui se serait passé par la suite si la cérémonie n’avait été brusquement interrompue.
Une femme a surgi dans le cercle dont j’occupais le centre avec Bélerin. On aurait dit qu’elle était convoquée, comme moi, par la magie. Sauf qu’elle ressemblait davantage à la misère humaine qu’à une puissance quelconque.
— Justice, je demande justice ! Mon enfant, ils l’ont… Ah !
Ces quelques mots furent suivis d’une sorte de rugissement, ce qui, chez une humaine, est assez troublant. Elle était échevelée, livide, comme sortant d’une tempête. Ses vêtements étaient déchirés. Elle se tint alors, implorante, les bras tendus vers la femme du seigneur de Ventadour, la mère de Tolga, Amalia.
Ce fut elle qui réagit la première.
— Qu’y a-t-il, dame Fantine, que vous est-il arrivé ? Parlez !
La pauvre paysanne éclata en sanglots. Elle se jeta à genoux et raconta, devant l’assistance médusée, sa tragédie :
— Ma petite, ma chérie, ils l’ont enlevée… Des êtres de petite taille sont venus. Je les ai vus au loin. J’ai cru que c’étaient des enfants, comme elle, et qu’ils jouaient ensemble. Je rentrais ma lessive, pour qu’elle ne subisse pas l’humidité du soir. Quand je suis ressortie de ma chaumine, ils avaient disparu. Tous. Je me suis précipitée. Il y avait dans l’herbe la poupée de Mina.
La châtelaine s’est alors avancée et je lui ai vu faire un geste qui m’a prouvé qu’elle avait un grand cœur. Elle a pris la pauvre femme dans ses bras et lui a murmuré quelques mots à l’oreille. Fantine a séché ses larmes, fixé Amalia de Ventadour, hoché la tête et murmuré :
— Vous me le promettez ?
La femme du seigneur a acquiescé. La pauvre mère s’en est allée. Sa démarche était plus ferme.
Lire L’Eschylliade
Si tu lis par hasard, ô lecteur deux-pattes, La lune était pleine, dernière partie du chapitre 5 de Ne pas se fier aux apparences, premier tome de mon Eschylliade, je te conseille de revenir au début, de lire le premier chapitre. Cela peut sembler logique, et c’est assez habituel dans un récit, mais tu es le lecteur, seul maître à bord de ce Carnet de bord. Un clic et tout disparaît, un autre et tout apparaît. Le virtuel provoque l’illusion d’une magie moderne.
Cette lecture te révèlera mon identité et le début de ce cours d’Histoire Morale de la Magie.
Tu peux aussi, ami lecteur, te référer à la table des matières de l’Eschylliade qui, avant cet épisode, La lune était pleine, renvoie à tous les chapitres déjà parus sur ce carnet de bord.
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