Une inquiétude diffuse
Inquiétude diffuse – Apprentissage
Inquiétude diffuse suit l’épisode Les Ruines d’un ancien village. Après avoir découvert les ruines d’un village dans l’épisode précédent, je me réjouis de te raconter, ô toi qui jettes avec avidité tes yeux sur ces mots, nos interrogations autour d’un puits, et les atermoiements de notre guide, tandis que planait dans l’air un certaine angoisse.
Rappel de l’épisode précédent
Dans l’épisode précédent, Les Ruines d’un ancien village, Bélerin avait évoqué le fait que de vieilles légendes couraient au sujet des ruines que les compagnons traversaient.
Inquiétude
Une inquiétude est une absence de quiétude, de repos, de tranquillité.
(Petit Robert 2013)
9. Questions devant une page blanche – chapitre 9
Suite : Une inquiétude diffuse
— Le trou de balle du diable ! Par où sortent tous les fantômes malfaisants qui hantent la région, lança Romilor en agrippant le mollet de Léo
Surpris, il fit un bond de côté. La liane se tordit de rire. La margelle était recouverte de neige fraîche. La zone que nous avions traversée était immaculée, vierge comme la joue diaphane d’une jeune pucelle. Nos empreintes laissaient des taches grises. Léo ne semblait pas à l’aise. Il regardait de tous côtés, s’attendant visiblement à voir surgir, sinon d’hypothétiques fantômes, du moins de vrais ennemis. Je ressentais une inquiétude diffuse. Un peu comme si nous étions en train de nous promener près de la gueule du loup. Il régnait un calme absolu sur ce plateau glacé. J’entendis Wulfina maugréer :
— Trop tranquille, cet endroit…
Bélerin tapota l’épaule de Cramif.
— Eh bien, mon ami. Tu m’avais dit que tu m’emmènerais à votre repaire. Où est-ce ?
Le gobelin faisait face au trou. Il se tourna vers mon maître.
— Ve vais te le dire, ô fubliffime fplendeur éblouiffante…
— Qu’est-ce que tu as dit ? gronda Wulfina.
Elle bondit sur le petit gros, le saisit par le col et l’agita comme une poupée de chiffon. Le malheureux, soulevé de terre, battait des pieds. Son visage virait au violet.
— Qu’est-ce qui te prend ? Arrête ! souffla Bélerin à Wulfina dont le visage était décomposé par la rage.
Aussi subitement qu’elle s’était emportée, la jeune loupine lâcha le gobelin qui s’effondra sur le sol, se tenant la gorge et haletant comme un perdu.
— C’est cette expression, maugréa-t-elle, elle m’a rappelé des souvenirs.
— Quels souvenirs ? demanda Tolga.
— L’Empire des Crocs…
Elle se tourna vers Cramif.
— Tu viens de là-bas, n’est-ce pas ?
Le petit gros secoua la tête.
— Non non, ve ne dois rien dire. F’est interdit. Fi ve parle, ve meurs.
Tous entouraient les deux protagonistes de l’altercation. Bélerin se frappa le front.
— Mais alors, ce qu’on raconte serait vrai…
Léo lui jeta un regard en biais tout en continuant de surveiller les alentours.
— Qu’est-ce qu’on raconte ?
— Ces ruines ne sont pas nées comme ça, fit mon maître. Sur ce plateau, autrefois, vivait toute une population. Elle déboisait ce qu’il fallait de terre pour cultiver ce qui lui était nécessaire et chassait le gibier abondant dans la région. Elle a disparu il y a une trentaine d’année. Une meute d’orques a surgi une nuit et a massacré tout le village. Ils ont brûlé les maisons, violé les femmes, égorgé les enfants.
— Ils venaient d’où ? demanda Romilor.
— De l’Empire des Crocs, répondit Wulfina qui, apparemment, connaissait l’histoire de la région.
— Ce n’est pas possible ! Je n’ai jamais entendu cette histoire, s’exclama Romilor.
— Elle ne s’est pas ébruitée, dit Bélerin. Des protecteurs patrouillaient, ils sont intervenus rapidement.
— Qui les a prévenus ? demanda Tolga.
— Je ne sais pas. Des survivants ont pu s’enfuir et chercher de l’aide.
— Comment une meute d’orques, a-t-elle pu traverser l’Empire Brun pour venir attaquer ce village ? s’interrogea Tolga.
(À suivre)
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Inquiétude diffuse est la deuxième partie du chapitre 9 de Ne pas se fier aux apparences. Si c’est ta première plongée dans mon Eschylliade, ô lecteur, tu risques de ressentir une inquiétude diffuse. Je te conseille donc de lire le premier chapitre.
Tu pourras ainsi parcourir, si tu ne l’as déjà fait, mon portrait de chat-rtiste.
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Lire Victor Hugo
Parmi les génies deux-pattes, Victor Hugo est mon préféré. Parce qu’il est LE génie français. Et que c’est la langue que je pratique. Deux-pattes des sommets, il savait, dans des ruines, lire l’avenir (Il suffit de lire La Légende des siècles pour s’en convaincre). J’éprouve à son égard une inquiétude diffuse quant à mon propre génie. Oui, j’ai du mal à en convenir, mais sa poésie plane mille coudées au-dessus de la mienne (pourtant sublime !).
Le site que j’évoquais antérieurement poursuit son développement exponentiel. Je te l’écrivais : ce site est dédié à l’œuvre poétique de ce génie de la littérature française (n’ayons pas peur des mots !). Qui plus est, chaque poème publié peut être écouté. Il est donc possible, non seulement de lire la poésie de Victor Hugo sur ce site, mais aussi de l’écouter, c’est-à-dire de l’entendre. Ce site se nomme d’ailleurs Entendre Victor Hugo. Je t’invite à suivre le lien indiqué pour le visiter.
La table des liens
Tu as aussi la possibilité, ami lecteur, de te référer à la table des liens de l’Eschylliade qui, avant cet épisode, renvoie à tous les chapitres déjà parus sur ce carnet de bord.
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