Le trait d’union

Le trait d’union, à ne pas confondre avec le tiret (Relire à ce sujet mes deux articles sur la ponctuation, dix signes et quelques observations), permet de réunir plusieurs mots en un seul ; un peu comme nous deux, ami lecteur, sommes réunis par le sens de ces mots.

Quand employer le trait d’union ?

On utilise le trait d’union

  1. Dans les noms composés :
    1. d’un verbe à l’indicatif et de son complément : un porte-drapeau, un garde-manger…
    2. de deux mots variables : le petit-neveu, le marteau-piqueur, le garde-chasse (à la différence de l’exemple précédent, garde est ici considéré comme substantif).
    3. de deux mots composés afin de faire des raccourcis de propositions, et dont aucun n’est un substantif (ils sont donc invariables) : ouï-dire, on-dit…
    4. de noms propres : États-Unis, Charles-Quint, Marie-Louise…
        Attention :

      • Sont considérés comme noms propres composés tous les noms servant à la désignation de rues, places, monuments, ville, départements, pays…et qui sont composés de plusieurs mots.
      • Exemples : rue des squelettes-qui-grincent-de-la-mâchoire, place de l’Hôtel-de-Ville, les Marches-Pâles, la mer dite-des-Rats-Nés…
    5. avec le mot Saint, quand ces noms composés désignent un ordre, un monument, une ville, une rue, une institution, etc. : boulevard Saint-Michel, la Sainte-Inquisition…
  2. Dans les noms ou expressions formant des locutions à plus de deux termes : un arc-en-ciel, c’est-à-dire…
  3. Dans certains adjectifs composés : avant-dernier, afro-américain…
    • Adjectifs de couleurs (citron, cerise, etc. sont assimilés à des adjectifs de couleurs (quand ils sont pris en tant qu’adjectifs, hein, ne me fais pas écrire ce que je n’ai pas écrit, lecteur malicieux !)) Les adjectifs de couleurs composés de deux adjectifs de couleurs s’écrivent avec un trait d’union :
      • gris-cendré, jaune-citron, rouge-cerise…
    • Si le deuxième adjectif n’est pas un adjectif de couleur l’adjectif composé s’écrit sans trait d’union :
      • chatain clair, rose tendre, bleu marine…
  4. Dans certains adverbes composés : au-dessus, peut-être…
  5. Dans les mots composés avec contre et entre : contre-courant, contre-enquête, entre-deux (attention, avec l’évolution de la langue française, le trait d’union a tendance à disparaître (après entre) puisque s’entredétruire remplace de plus en plus s’entre-détruire. De même pour entredeux)
  6. Dans les mots composés avec non suivi d’un nom ou d’un verbe : non-conformiste, non-être…
    • Il y a encore trait d’union quand les noms composés sont employés adjectivement : un pays non-belligérant, un peintre non-figuratif…
  7. Dans les expressions formées avec ci et là
    • Ci-après, ci-devant, ci-contre…
    • Cette année-ci.
    • De-ci de-là, par-ci par-là…
    • Là-bas, là-haut, là-dessous…
    • Ce deux-pattes-ci, celle-là, jusque-là, halte-là !…
  8. Dans les mots composés avec :
      • arrière
      • avant
      • demi
      • extra (dans l’usage, le trait d’union a tendance à disparaître)
      • mi
      • quasi
      • semi
      • sous
      • tout ou toute
      • ultra (là encore, à une exception près, le trait d’union disparaît)
      • vice
      • ex (particule servant à situer dans le passé une position ou une situation)

    lorsque le composé ne s’écrit pas en un seul mot.

    Exemples : avant-hier, demi-mesure, extra-dry, mi-août, quasi-délit, semi-nasal, sous-entendu, tout-à-l’égout, ultra-petita, vice-roi, ex-mari…

  9. Pour lier :
    1. un pronom à l’adjectif « même » placé immédiatement après lui : toi-même, eux-mêmes ;
    2. un verbe au pronom, sujet ou complément placé immédiatement après lui (et pour lier ces deux pronoms) : dit-on, dîtes-le-lui, est-elle, attendez-moi, attaquez-les, rendez-le-lui, donnez-leur, etc. ;
    3. un verbe (ou le pronom qui le suit) à « en » et à « y » : allez-y, allez-vous-en, vas-y, etc. ;
    4. les consonnes d’appui : a-t-il, arrive-t-il…
  10. Pour écrire les expressions numériques inférieures à cent quand la conjonction « et » n’en fait pas partie : trente-trois, quatre-vingt-douze. (Mais je devrai sans doute revenir sur les adjectifs numériques…)
  11. À la fin d’une ligne, lorsqu’on est obligé de couper un mot. Attention, il n’y a pas de trait d’union au début de la suivante !
  12. Nous verrons par la suite qu’après « anti » et « auto », il n’y a pas de trait d’union… sauf dans les cas suivants :
    • Pour « anti », les composés avec des noms propres : Anti-Atlas, Anti-Liban… et anti-âge (sans doute parce que les deux-pattes ont bien du mal avec le vieillissement)
    • Pour « auto », les composés dont le nom qui suit « auto » commence par une voyelle : auto-arroseuse, auto-excitation (mais, là encore, à l’usage, soit ces mots disparaissent, soit le trait d’union disparaît…), auto-infection, auto-immune (il semble que, quand il s’agit de santé, le trait d’union demeure…)

Quand ne pas employer le trait d’union ?

Cas où l’on n’utilise pas le trait d’union

  • S’écrivent en un seul mot : portefaix, portefeuille, portemanteau, portemine. Il y a une tendance à faire disparaître le trait d’union avec les mots porteplume, portemonnaie.
  • Certains noms composés s’écrivent sans trait d’union et en un seul mot : marchepied, monsieur… d’autres en deux mots : garde champêtre…
  • Il n’y a a jamais de trait d’union avant les mots « adjoint » ou « général » : directeur adjoint, gouverneur général.
  • L’apostrophe supprime le trait d’union : un chef-d’œuvre.
  • Quand un saint est évoqué, « saint » s’écrit sans majuscule et il n’y a plus lieu au trait d’union : saint Louis, saint Pancrace.
  • Qu’en dira-t-on s’écrit sans trait d’union entre « qu’en » et « dira ».
  • Remarque : on écrit sans trait d’union : chauffer au rouge carmin, car « rouge » n’est pas adjectif mais nom.
  • Les locutions adverbiales tout à fait, tout à coup, tout à l’heure, tout de suite… ne prennent pas de trait d’union.
  • On écrit sans trait d’union : assez bien, très bien.
    • Mots composés avec « contre » et « entre »

    • Il y a de nombreuses exceptions : contrebande, contrecœur, contredanse, contremaître, contresens, contretemps, contrevérité, entrecôte, entrelacs, entrevue, etc. (Je te conseille, ami lecteur, d’ouvrir à chaque fois ton dictionnaire et de vérifier quand tu hésites. Pour ma part, c’est ce que je fais).
    • L’élision supprime le trait d’union : entr’ouvrir (mais, là encore, l’évolution de la langue a remplacé ce mot par « entrouvrir » tout attaché).
  • On écrit : nul et non avenu, non ferreux, non seulement, non solvable, une leçon non sue. Et même là, il y a des exceptions : non-ouvré, nonpareil (d’où, j’insiste, la nécessité d’un dictionnaire).
  • Exceptions avec « là » : deçà et delà, çà et là, là contre, là dedans, là dehors, à quelques pas de là, que faites-vous là ?, en rester là, tu es encore là ?; d’ici là.
  • Dans les mots composés avec sous et tout, il y a des exceptions : soussigné, toutefois, et les locutions adverbiales : tout à coup, tout à fait, tout à l’heure, tout de go.
  • Pas de trait d’union après « post » : postdater, postface… sauf dans : post-it, post-partum, post-scriptum, post-traumatique.
  • Règle : il n’y a pas de trait d’union après « anti », « archi », « auto », « co » et « hydro ». Exemples : anticlérical, anticorps, antitout, archiduc, coauteur, hydrosphère… sauf les exceptions vues précédemment.
  • Liens entre mots.
    • On ne lie pas le nom ni les mots autres que le pronom avec l’adjectif même placé immédiatement après lui : les enfants mêmes, par là même, aujourd’hui même…
    • De fait, on écrit sans trait d’union : venez nous voir, (nous, complément de voir et non de venez !), laissez là (adverbe !) vos questions, allez vous asseoir !
    • L’élision supprime le trait d’union : va-t’en.

Remarques

Je n’ai bien sûr pas tout révélé sur le trait d’union. Je souhaite qu’il existe un trait d’union entre toi, ô lecteur, et moi, Eschylle, héros et auteur de L’Eschylliade. Mon objectif, avec ce Carnet de bord est de faire connaître ma vie, en particulier celle que j’ai passée sur Belmilor et que j’ai racontée lors de mes cours d’Histoire Morale de la magie.
Je te propose de suivre le récit de ma vie sous forme d’un feuilleton.
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A propos Eschylle

Autant le dire tout de suite, je suis un chat. De surcroît, vous pouvez le constater, je m’exprime dans votre langue. Si j’avais miaulé, vous n’auriez rien compris. Ni même rien entendu puisque nous sommes dans le virtuel. Et l’écriture chat est un secret bien gardé.
J’apparais, sous la forme d’un siamois, à Paris en 1989 (28 06 1989), après avoir parcouru de nombreux plans d’existence. Je m’offre alors un deux-pattes fidèle et attentionné. Les péripéties de la vie me font découvrir qu’il n’est pas pourvu que de qualités, et tarde à écrire sous ma dictée. Je meurs et renais en 2006 (je vous rappelle que je suis un chat, il n’y a là rien que de très normal). Fin 2008, je prends mon deux-pattes en patte et commence à lui dicter mes souvenirs. Début 2011 est publié, sous son nom, mon premier roman, L’Arc de la lune. Les souris sont mon seul vice. Avec le chocolat. Oui, je sais, c'est inhabituel chez un chat. Je serai enchanté de répondre à toutes vos questions, quelles que soient vos origines (marsupiaux, félins, muridés (même les rats, j’adore les rats (surtout accompagnés de petits oignons, ou au naturel) !), ou même deux-pattes…)

5 réponses à Le trait d’union

  1. bjr est-ce considéré comme une faute d’orthographe si je ne mets pas de traits d’union dans le cas du nom d,.une rue comme Léon-Say ? merci slts

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