La ponctuation – Observations

Après avoir publié l’article précédent, consacré à la ponctuation, je me suis rendu compte qu’il manquait un certain nombre de précisions. Je vais m’efforcer de les rajouter ici. N’hésitez pas, dans vos commentaires, à apporter vos propres précisions et interrogations.

Du bon usage de la ponctuation

S’il fallait prouver l’importance de la ponctuation, je donnerais l’exemple qui suit :
Le baron K’ohm Un’Bye était au plus mal. Il ne pouvait plus articuler un mot, il étouffait. Il agita sa main et l’on comprit qu’il désirait du papier pour y rédiger ses dernières volontés. Voici ce qu’il écrivit:

  • « Je lègue ma fortune à ma sœur non à mon oncle jamais sera payé le compte du spadassin rien à la guilde des voleurs. »

Puis il rendit l’âme, sans avoir eu le temps d’écrire la ponctuation de cette phrase. Quel était son dernier souhait ?

  • Sa sœur affirma qu’il avait écrit : « Je lègue ma fortune à ma sœur. Non à mon oncle. Jamais sera payé le compte du spadassin. Rien à la guilde des voleurs. »
  • Son oncle hurla qu’il n’en était rien et que c’était ainsi qu’il fallait comprendre son message : « Je lègue ma fortune à ma sœur ? Non ! À mon oncle. Jamais sera payé le compte du spadassin. Rien à la guilde des voleurs. »
  • Son âme damné, l’exécuteur des basses œuvres du baron, que chacun nommait le spadassin, griffonna sa propre version et la présenta aux yeux médusés de l’assistance : « Je lègue ma fortune à ma sœur ? Non ! À mon oncle ? Jamais ! Sera payé le compte du spadassin. Rien à la guilde des voleurs. »
  • Le chef de la guilde des voleurs, présent lors du dernier soupir du baron, ramassa une feuille tombée à terre et la posa benoitement sur celle du spadassin. On pouvait lire, de la belle écriture ronde du baron : « Je lègue ma fortune à ma sœur ? Non ! À mon oncle ? Jamais ! Sera payé le compte du spadassin ? Rien. À la guilde des voleurs. »

Et c’est ainsi que la guilde des voleurs acquit un château et qu’une guerre civile commença. Mais ceci est une autre histoire qui nous éloignerait de la ponctuation si je vous la contais.

Retour vers les dix signes de ponctuation

Je vais à nouveau passer en revue les signes de ponctuation présentés précédemment.

  1. La virgule

    • La règle est de ne pas séparer par une virgule des mots organiquement unis dans la phrase :
      • sujet et verbe ;
      • verbe et complément d’objet direct.
    • Il ne faut pas non plus, sauf cas particulier, mettre de virgule devant et, ou, ni.
    • La présence d’une virgule dans une phrase peut en modifier le sens de façon définitive…
      Chacun connait l’histoire de ce télégramme attribué à Nicolas II selon certaines sources et qui était ainsi libellé : « Grâce impossible exécuter »
      Était-ce « Grâce impossible, exécuter » ou « Grâce, impossible exécuter » ?
      Comme quoi une virgule peut coûter la tête à un deux-pattes.
    • Il ne faut pas mettre de virgule entre une proposition principale et une subordonnée dont la présence est indispensable pour compléter le verbe principal ou qui donne le sens de la phrase.
      • Exemple : Romilor fut si malade qu’on la crut perdue.
      • Je l’aurais puni comme tu l’as puni.
  2. Le point-virgule

    Une phrase qui commence par « mais » est précédée d’un point-virgule, sauf si elle est très courte. En ce cas, la virgule convient.

  3. Le point

    Dans le cas d’une abréviation, dans laquelle le point remplace les lettres finales, ce point n’empêche nullement la ponctuation exigée par la phrase, sauf s’il est final.

    • La salle de bains, les W.C., la cuisine sont carrelés.
    • Les deux-pattes mâles aiment lire dans les W.C.
  4. Le point d’interrogation

    • Une interrogation indirecte ne se termine jamais par un point d’interrogation.
      • Exemple : Bélerin se demande si je suis un grand mage.
    • Un point d’interrogation mis entre parenthèses après une citation (?) signifie un doute quant à cette citation. (sic) permet au contraire de souligner l’authenticité d’une citation.
  5. Le point d’exclamation

    Quand une phrase exclamative comprend plusieurs termes, le point d’exclamation ne se place qu’en toute fin de phrase, sauf si les termes précédents sont des interjections ou des locutions interjectives.

    • Exemple : Quel talent, quelle beauté, quel siamois !
    • Oh ! Quel beau chat !
  6. Les deux points

    Le premier mot qui les suit comporte une majuscule si la suite est une phrase complète ou si ce sont des propos rapportés.

    • Exemple : Tolga lui a crié : « Défends-toi, misérable. »
    • Voici comment nous allons procéder : Romilor, Eschylle et Arcange passeront devant, et nous les suivrons.
  7. Les points de suspension

    Ils doivent être employés avec rareté. Une erreur commune est de placer des points de suspension après l’abréviation d’et cætera. Or etc. et les points de suspension ont la même signification.

  8. Le tiret

    Se souvenir qu’il n’est pas comme le trait d’union et qu’il est plus long que ce dernier.

  9. Les parenthèses

    Il ne faut jamais mettre de virgule, de point-virgule ni de deux-points avant des parenthèses qui ne renferment qu’un fragment de phrase. Mais un point d’interrogation, d’exclamation ou des points de suspension peuvent précéder un membre de phrase entre parenthèses.

    Ces signes de ponctuation peuvent terminer la parenthèse sans exclure la ponctuation qui vient immédiatement après.

    Quand l’intercalation forme une phrase indépendante de celle qui précède, la ponctuation finale se place avant la fermeture des parenthèses :

  10. Les guillemets

    Quand etc. abrège une citation entre guillemets, il est placé après la fermeture des guillemets :

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A propos Eschylle

Autant le dire tout de suite, je suis un chat. De surcroît, vous pouvez le constater, je m’exprime dans votre langue. Si j’avais miaulé, vous n’auriez rien compris. Ni même rien entendu puisque nous sommes dans le virtuel. Et l’écriture chat est un secret bien gardé.
J’apparais, sous la forme d’un siamois, à Paris en 1989 (28 06 1989), après avoir parcouru de nombreux plans d’existence. Je m’offre alors un deux-pattes fidèle et attentionné. Les péripéties de la vie me font découvrir qu’il n’est pas pourvu que de qualités, et tarde à écrire sous ma dictée. Je meurs et renais en 2006 (je vous rappelle que je suis un chat, il n’y a là rien que de très normal). Fin 2008, je prends mon deux-pattes en patte et commence à lui dicter mes souvenirs. Début 2011 est publié, sous son nom, mon premier roman, L’Arc de la lune. Les souris sont mon seul vice. Avec le chocolat. Oui, je sais, c'est inhabituel chez un chat. Je serai enchanté de répondre à toutes vos questions, quelles que soient vos origines (marsupiaux, félins, muridés (même les rats, j’adore les rats (surtout accompagnés de petits oignons, ou au naturel) !), ou même deux-pattes…)

6 réponses à La ponctuation – Observations

  1. Ping :La grammaire - Le carnet de bord d'Eschylle

  2. Ping :Participes présents et adjectifs verbaux - Le carnet de bord d'Eschylle

  3. loupy dit :

    une première impression bien sympathique
    c’est mieux qu’un simple blog tu donnes envie d’y revenir
    alors à très bientôt

    • Eschylle dit :

      Lire et relire permet de progresser. Venir et revenir permet d’échanger ; pour soi, pour l’autre, dans le partage.
      Un carnet de bord permet de naviguer en prenant note des événements, des coups de tabac et des accalmies provisoires.
      Il s’agit de tracer un itinéraire sur l’océan du web, par les mots et pour les mots.
      Respirer au sein de la tourmente est le propre de la ponctuation…

  4. Dubart dit :

    Bonjour chat Eschylle,

    La page de ponctuation nous rafraîchit la mémoire, c’est une bonne idée.

    • Eschylle dit :

      Bonjour deux-pattes Dubart (Comment dois-je prononcer ton nom ? En faisant sonner le « t » de fin ou non ? Bon, tu me feras remarquer que mon miaulement est peu évocateur… mais quand même !)
      Merci de ces mots rafraîchissants.
      Reviens quand tu le souhaites.

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