Étymologiquement, la grammaire est l’art de lire et d’écrire une langue.
Définition de la grammaire
Nous pouvons lire, dans le Petit Robert 2013 :
- VX ou COUR. Ensemble des règles à suivre pour parler et écrire correctement une langue. Règle, faute de grammaire. Orthographe et grammaire.
- LING. Ensemble des structures et des règles qui permettent de produire tous les énoncés appartenant à la langue et seulement eux.
- LING. Étude systématique des éléments constitutifs d’une langue.
- La grammaire et la lexicologie, et la sémantique.
- Ensemble de règles permettant de générer, à partir d’un ensemble de symboles, des chaînes constituant les phrases autorisées d’un langage.
- Livre, traité, manuel de grammaire. Grammaire scolaire
- Ensemble des règles d’un art. Grammaire de la peinture.
Réflexions
Je retiens, de ces différentes définitions, qu’il faut connaître ces règles incontournables pour bien s’exprimer dans une langue.
La grammaire du français est complexe et mystérieuse pour beaucoup, mais elle est. Ces mystères s’expliquent aussi par l’histoire de cette langue, son passé, son présent et son avenir, comment elle évolue et se transforme.
Quel intérêt ?
Je ne pouvais évoquer la poésie et l’écriture de roman (même dans les littératures dites de l’imaginaire), je ne pouvais développer mes expériences liées à l’écriture et au rêve dans la vie consciente
, sans aborder la grammaire et l’orthographe.
Pour battre le fer de l’imaginaire, pour écrire une histoire qui te parle, lecteur de ce jour, il est nécessaire de se confronter à la grammaire, à ses règles, à ses codes, afin de se les approprier, les mettre cul par-dessus tête, après les avoir bien secoués. Ainsi fit le vieil Hugo, en son temps :
Je mis un bonnet rouge au vieux dictionnaire.
Plus de mot sénateur ! plus de mot roturier !
Je fis une tempête au fond de l’encrier,
Et je mêlai, parmi les ombres débordées,
Au peuple noir des mots l’essaim blanc des idées ;
Et je dis : Pas de mot où l’idée au vol pur
Ne puisse se poser, tout humide d’azur !
Ainsi soit-elle (cette écriture à venir ou en devenir).
Un cadre
Pour battre, un cœur a besoin d’une cage thoracique
C’est là qu’il trouve la liberté de respirer, à son rythme
L’ambivalence de toute conscience est telle qu’elle ne s’exprime jamais mieux que sous la contrainte, quand elle a appris à maîtriser ou, mieux, à s’adapter à cette contrainte.
En écriture, la grammaire est ce cadre, ce code commun qui nous permet de nous comprendre, de nous exprimer au mieux et de jouer avec les mots afin de transgresser ces fameuses règles.
Dans l’écriture romanesque, les genres, les formes peuvent se mêler, quoi qu’en disent certains doctes docteurs. C’est pourquoi il est bon de connaître ces règles… pour mieux les transgresser.
Paradoxe !
L’Orthographe
Elle appartient tout autant à la grammaire en ce sens qu’elle pose un code qui nous permet d’échanger, de partager, entre consciences ; le lecteur aussi bien que l’auteur.
Je suis chat et ce sont la grammaire et l’orthographe qui me permettent de dialoguer avec toi, lecteur attentif. Il m’arrive et il m’arrivera, par inattention, et parce que je suis vivant, de commettre des fautes, de laisser des coquilles dans le flux de mes mots. C’est pourquoi je remercierai toujours qui me les signalera.
Même un siamois peut se tromper ; d’autant que j’écris ici en direct, sans qu’un œil autre que le mien ne se pose sur ces mots, sinon le tien, ami lecteur.
Il arrive aussi que des erreurs se répandent et, à force d’être répétées tendent à devenir des quasi-vérités (ou considérées comme telles). C’est pourquoi, à force de voir écrit « la gente féminine », j’ai publié un petit article intitulé La jante féminine – Gent, un substantif complexe.
Les parties du discours
Pour se faire comprendre du lecteur, l’auteur doit à la fois maîtriser les éléments de son discours, mais aussi s’abandonner au flux du monde qui bouillonne en lui et jaillit à chaque instant, dans l’expulsion des mots qui s’assemblent dans un chaos apparent. Il lui faut rassembler son cerveau droit avec le gauche, passer avec habileté et fluidité de l’un à l’autre, de telle sorte que tout lecteur (qu’il soit érudit ou débutant) (toi, ami deux-pattes) reçoive du plaisir par le simple fait de caresser de ses yeux ces mots inconnus et dont le sens se révèle à la lecture.
Les différentes parties du discours sont :
- les noms (ou substantifs) : chat, deux-pattes, plaisir, Léo, Wulfina…
- les pronoms : tu, celle, qui, où, autrui…
- les déterminants : le, mon, chaque…
- les adjectifs : simple, vert, révolutionnaire, impérial…
- les verbes : être, chanter, espérer, grandir, lutter, résister…
- les adverbes : ensemble, diablement, bon, ailleurs, toujours, peu, certes, pas…
- les prépositions : à, depuis, dans, entre, par, pour, vers…
- les conjonctions de subordination : que, comme, quand…
- les conjonctions de coordination : et, ou, mais…
- les interjections : ouf !, hélas !…
Parmi les adjectifs, j’ai développé, il y a quelques temps, ceux qui sont verbaux (afin de les différencier des participes présents…). Ah, la grammaire !
Une certaine complexité
Tout serait simple si un même mot appartenait à une seule catégorie, mais entre les homonymes, les homographes et les homophones, la langue française offre une joyeuse complexité.
Prenons par exemple le mot « vers ». Il est à la fois préposition et nom. En tant que nom, il est l’un de mes préférés, tu t’en doutes bien, ô lecteur attentionné, toi qui sais combien j’aime la poésie. Mais il désigne aussi ces affreux asticots qu’affectionnent tant les volatiles.
Et je ne parle même pas de ses homonymes « vert », « ver », « verre », etc. Ô pantoufle…
Ah, la grammaire !
Une solution : le dictionnaire
Voilà pourquoi j’utilise un dictionnaire en permanence. Ce n’est pas toujours facile, avec mes pattes, de tourner les pages… mais toi qui possèdes des mains, des doigts, toi qui es doué de la capacité de préhension, il t’est simple de saisir cet ouvrage (souvent volumineux, il vrai, et ô combien lourd pour une chétive créature), de l’ouvrir et de chercher le mot juste et son sens en le feuilletant jusqu’à l’aboutissement de ta quête.
De même qu’il est bon d’avoir des auteurs fétiches, ceux vers lesquels on aime revenir encore et encore, comme des amis fidèles qui nous rassurent sur le sens de l’existence, de même un bon dictionnaire est un compagnon indispensable pour qui joue avec les mots. Il nous sécurise quant au sens de ces mots.
Une respiration : la ponctuation
Que serait la vie sans la respiration ?
Vous connaissez la réponse aussi bien que moi.
La ponctuation n’est pas plus indissociable de la grammaire (en littérature) que les silences le sont du solfège (en musique). Quand les poètes contemporains ont écartée la ponctuation de leur champ (de leur chant), ils ont utilisé d’autres codes pour la remplacer (Je pense à Prévert, chez qui la respiration est très marquée, en particulier par le changement de ligne, par le vers, mais ceci est une autre histoire…)
C’est pourquoi je me suis penché sur ces règles (de la ponctuation) dès mes premières confidences sur ce Carnet de bord. Je suis même revenu dessus afin d’être le plus clair possible.
Dictionnaire numérique efficace : Antidote
Ronronnements pour ce commentaire… à condition de ne pas oublier un autre outil particulièrement efficace : le cerveau. Et les Les deux-pattes en manquent parfois.
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