Adjectif verbal / Participe présent
Après avoir abordé la ponctuation (ses dix signes et diverses observations), après quelques remarques sur le substantif gent, je souhaite aborder ici le participe présent et l’adjectif verbal.
Deux faces
Mode impersonnel du verbe, le participe procède de la nature du verbe (il désigne une action) et de celle de l’adjectif (il rapporte cette action, comme une qualification, à un nom ou pronom).
Le participe comporte donc deux faces : si la face verbale est la plus importante, il est véritablement un participe ; sinon, il est un adjectif.
- Le participe présent définit une action déterminée. Il se termine toujours par ANT et est invariable dans tous les cas.
- L’adjectif verbal terminé par le même son an (parfois orthographié ent) marque la manière d’être définie par une action. Tout comme l’adjectif qualificatif, il s’accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte.
Pour l’orthographier correctement, il est donc vital de différencier le participe présent de l’adjectif verbal.
Distinguer le participe présent de l’adjectif verbal
- Un mot en ANT est participe présent :
- Quand il marque une action déterminée.
- Ex. : Les démons avançaient, grondant et bavant
- Quand il a un complément direct :
- Quand il est modifié par la négation ne (pas).
- Ex. : Ne pouvant ni sauter dans le gouffre ni s’envoler dans les airs, Romilor esquivait les coups terrifiants assénés par son agresseur.
- Quand il est ou qu’il peut être précédé de la préposition en.
- Quand il marque une action déterminée.
- Un mot en ANT (ou ENT) est adjectif verbal :
- Quand il marque l’état, la qualité.
- Quand il joue le même rôle dans la phrase qu’un autre adjectif qualificatif.
Procédé : Il est possible de vérifier qu’un mot est adjectif verbal en essayant de se rendre compte, à l’oreille, à l’écoute, s’il varie lorsqu’on remplace le nom masculin auquel il se rapporte par un nom féminin.
- Ex. : Les deux-pattes mâles obéissants sont récompensés par une barre de chocolat (Les deux-pattes femelles obéissantes…)
Cette technique est valable pour les grands lecteurs deux-pattes.
Remarques orthographiques
Ce qui est amusant, dans l’orthographe de la belle langue française, c’est quand il y a homographie entre un adjectif verbal et un participe présent… (Je te recommande, ami lecteur, l’usage du dictionnaire pour expliciter ce mot qui m’a été soufflé par l’auteure deux-pattes du site Envers Poétique (Tu noteras au passage la manière dont est écrit, tout attaché, EnversPoétique (car le vers l’est))).
1. Adjectifs verbaux en ENT
Même si beaucoup d’adjectifs verbaux se terminent par ant (apaisant, délirant…), certains font exception et se terminent en ent. Voici donc cette liste :
- Participe présent – adjectif verbal
- adhérant – adhérent ;
- affluant – affluent ;
- coïncidant – coïncident ;
- convergeant – convergent ;
- détergeant – détergent ;
- différant – différent ;
- divergeant – divergent ;
- émergeant – émergent ;
- équivalant – équivalent ;
- excellant – excellent ;
- influant – influent ;
- négligeant – négligent ;
- précédant- précédent ;
- somnolant- somnolent ;
- violant- violent.
Remarque : Les adjectifs qualificatifs comportent des exemples avec les deux terminaisons :
- en ant : abracadabrant, bruyant, géant, récalcitrant…
- en ent : apparent, décent, déficient, insolent, lent, récent…
2. adjectifs verbaux en CANT ou QUANT
Cinq adjectifs verbaux se terminent par cant alors que les participes présents correspondants se terminent par quant.
- Participe présent – adjectif verbal
- communiquant – communicant ;
- convainquant – convaincant ;
- provoquant – provocant ;
- suffoquant – suffocant ;
- vaquant – vacant.
Remarque : le substantif fabricant, employé comme un adjectif, correspond au participe présent fabriquant.
Huit adjectifs verbaux se terminent par quant comme le participe présent correspondant : attaquant, choquant, craquant, croquant, manquant, marquant, piquant et pratiquant.
3. Adjectifs verbaux en GANT
Les adjectifs ne prennent pas de u, à la différence de leur participe présent associé, qui en prend un après le g.
- Participe présent – adjectif verbal
- extravaguant – extravagant ;
- fatiguant – fatigant ;
- fringuant – fringant ;
- intriguant – intrigant ;
- naviguant – navigant.
Ainsi que leurs homologues verbaux, les adjectifs qualificatifs en gant ne prennent pas d’u après le g : arrogant, élégant…
Remarque. Le g n’est suivi d’un u devant a ou o que dans les formes verbales : il fatigua, nous fatiguons, se fatiguant.
4. Locutions anciennes
Même lorsqu’il marquait l’action, dans la langue ancienne, le participe présent s’accordait en genre et en nombre. Il reste des traces dans de vieilles locutions : Toute affaire cessante, les ayants droits.
Dans ce dernier exemple, le participe est devenu un nom. Autres exemples de participe devenus des noms : les allants et venants ; les tenants et aboutissants ; un fabricant ; un ressortissant.
Plaisir
Après la lecture de cet article fastidieux mais nécessaire pour faire le point sur le sujet abordé, je vous conseille de vous abonner à ma lettre d’information et de rentrer ainsi dans le cercle des initiés. En effet, si vous êtes dans une période faste, parmi les cadeaux que j’offre, il y a La Plus grande magie (sous format pdf), la nouvelle dont je cite des extraits en exemple dans cet article. Elle vous détendra et donnera des informations sur le monde de Belmilor à ceux qui ont déjà lu L’Arc de la lune.
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Deux pattes sur un pied, ce n’est pas astreignant
De lire enfin ici ces quelques compléments.
Compliments sur compléments
Complètent en complet
Replet dans son veston
La complétive astringence…
Miaulements désespérés ! Mes deux moitiés de cerveau ne communiquent plus…
Cet article, vraie lecon de gammaire, tres interessant et instructif.
[excusez-moi, j’ai ne pas signes diacritiques sur le clavier]
Si cet article est utile à l’ensemble des deux-pattes qui pratiquent le français, j’en serai enchanté.
Il appartient à la même famille que ceux consacrés aux signes de ponctuations, aux observations qui ont suivi et au substantif « gent ».
En effet, même si ce blog a pour objet l’écriture du rêve et donc la littérature dite de l’imaginaire, je souhaite y glisser quelques outils pour ceux qui pratiquent la langue française, celle dans laquelle je m’exprime ici.
Très belle continuation à toi, Lucia.