Solidaire : le lecteur à venir

Le lecteur à venir

Un lecteur solidaire

Le lecteur de demain sera solidaire ou ne sera pas. Plus précisément : soit il sera solidaire et libre, soit il sera consommateur gavé par des groupes dominants.
Internet, si ce réseau reste libre, permettra à chacun d’entrer en contact avec tous. Pour un citoyen de la planète ou, tout simplement, un adepte de la langue française, ou de la langue tout court (de l’expression par l’écrit), la solidarité, l’écoute des battements de cœur du monde va s’imposer.
Si cet engagement, cette révolution de chacun ne se fait pas, les écarts entre consciences vont se creuser toujours davantage.

Penser le futur avec l’aide du passé

Parfois, la citation d’un deux-pattes célèbre me permet d’approfondir l’expression de mon ressenti ou de ma pensée. J’ai croisé ces paroles du deux-pattes Victor Hugo et j’ai été touché :

Rien n’est solitaire, tout est solidaire

La grande chose de la démocratie, c’est la solidarité.
La solidarité est au-delà de la fraternité : la fraternité n’est qu’une idée humaine, la solidarité est une idée universelle ; universelle, c’est-à-dire divine ; et c’est là, c’est à ce point culminant que le glorieux instinct démocratique est allé. Il a dépassé la fraternité pour arriver à l’adhérence. Adhérence avec quoi ? avec Pan ; avec Tout. Car le propre de la solidarité, c’est de ne point admettre d’exclusion. Si la solidarité est vraie, elle est nécessairement générale. Toute vérité est une lueur de l’absolu.
Rien n’est solitaire, tout est solidaire.
L’homme est solidaire avec la planète, la planète est solidaire avec le soleil, le soleil est solidaire avec l’étoile, l’étoile est solidaire avec la nébuleuse, la nébuleuse, groupe stellaire, est solidaire avec l’infini. Ôtez un terme à cette formule, le polynôme se désorganise, l’équation chancelle, la création n’a plus de sens dans le cosmos et la démocratie n’a plus de sens sur la terre. Donc, la solidarité de tout avec tout, et de chacun avec chaque chose. La solidarité des hommes est le corollaire invincible de la solidarité des univers. Le lien démocratique est de même nature que le rayon solaire.

Coll. BOUQUINS, chez ROBERT LAFFONT – Œuvres complètes de Victor HugoCRITIQUEProses philosophiques de 1860-1865, p 508.

La définition du dictionnaire

Tu le sais, ô lecteur mon ami, je reviens toujours au dictionnaire quand un mot m’interroge. Que nous dit le Petit Robert 2013 de « solidaire » ?

  1. Commun à plusieurs personnes, de manière que chacun réponde de tout.
  2. Se dit de personnes qui répondent en commun l’une pour l’autre d’une même chose ; qui se sentent liées par une responsabilité et des intérêts communs.
  3. Se dit des choses qui dépendent l’une de l’autre, vont, fonctionnent ensemble dans une action, un processus.
  4. Se dit de pièces liées dans un même mouvement par contact direct, par engrenage ou par intermédiaire

L’intermédiaire

L’intermédiaire actuel

Aujourd’hui, entre le personnage, le récit et le lecteur, il y a une longue chaîne, la chaîne du livre. Elle s’est inventée pour organiser, à priori au mieux, la solidarité, le lien entre ces deux maillons extrêmes, toi, ô lecteur, et moi, le personnage. Cette chaîne est tout à fait représentative des deux dernières définitions de « solidaire ». Elle est en place, elle fonctionne, elle permet, quand un lecteur désire lire, par exemple et au hasard, L’Arc de la lune, d’aller chez son libraire, afin qu’il le commande. Ce dernier s’adressera à son distributeur qui contactera le diffuseur qui s’adressera à l’éditeur (Les Éditions du chemin en l’occurrence) et le livre-papier lui parviendra. Tu remarqueras ma précision.

Une nouvelle ère

Car une nouvelle ère s’est ouverte. Le numérique permet à chacun de lire des informations, des données, des récits, des poèmes, des messages par un biais virtuel qui a créé un nouvel espace. Jamais, sans doute, autant de monde n’a écrit. Nous assistons, nous, les consciences, et les chats en font partie, à une explosion démocratique de l’écriture. De ce fait, nombreux sont ceux qui s’indignent du niveau lamentable en grammaire et en orthographe de certains voyageurs du net. D’autant que les explorateurs les plus avancés, ceux qui connaissent le mieux les rouages techniques, les webmasters et autres informaticiens, ne sont pas toujours des parangons de vertu orthographique. Or, par ailleurs, ils sont les pionniers de cet espace.

La solidarité nécessaire

Sur la toile (le web)

Tout un monde solidaire, inventif et novateur, crée sur internet et met à disposition des usagers de la toile un tas d’outils en open-source, c’est-à-dire gratuits. Évidemment, tous ces deux-pattes (car ce sont pour l’essentiel des deux-pattes !) ont aussi besoin de gagner leur vie, de manger et ils développent d’autres systèmes qui sont, eux, vendus. Attention, je ne parle pas des noms les plus connus, hégémoniques, dont certain en situation de monopole (mais ceci est un autre débat).

La gratuité

Il n’empêche qu’il est possible d’accéder à la toile, de rechercher une information et de trouver un début de réponse en quelques fractions de secondes. Je peux même, si je le souhaite apprendre en liberté, et sans débourser un sou, le langage html, en suivant des tutoriels de formation.
Voici celui qui m’a permis de créer mon site :
Apprenez à créer votre site web avec HTML5 et CSS3.
Il était domicilié sur le Site du zéro… qui a changé de nom pour s’appeler désormais OpenClasssrooms. Je ne ferai pas de commentaire.

La responsabilité

Tous ces outils gratuits (tutoriels, logiciels, extensions, etc.) sont efficaces et fonctionnels. Ils comportent parfois des défauts au départ mais ceux-ci sont aussitôt signalés par les usagers. Nombreux sont ceux fabriqués par des communautés de passionnés qui améliorent l’outil partagé par tous. Il y a une solidarité, une responsabilité de ceux-ci vis-à-vis de ceux-là, c’est-à-dire nous, les usagers.

Son application

Aujourd’hui, tout le monde se dit auteur et publie son œuvre. C’est formidable, c’est un vrai progrès démocratique ! À condition que reste solidaire chaque élément deux-pattes qui tisse la toile, le web. Il y a, dans le lot de ces publications, de vraies merveilles et un fatras d’inutilités.
C’est à toi, lecteur, qu’incombe la responsabilité de faire le tri dans cette profusion d’écrits.
D’ailleurs, certains lecteurs, par leur blog, ont créé, inventé une nouvelle forme de critique littéraire. Chaque jour, une nouvelle forme de solidarité apparaît… parfois dans la solitude.

Un vrai danger : la dilution des responsabilités

Les deux-pattes ont cette faculté de déplacer vers autrui leur responsabilité si elle leur demande un engagement. Or, dans les temps à venir, les deux-pattes devront s’impliquer, être responsables, s’ils ne veulent pas être asservis par d’autres deux-pattes (comme il en a toujours été au cours de l’histoire deux-pattes). Victor Hugo l’a clairement exprimé : la démocratie est indissociable de la solidarité. Si cette implication disparaît, si chaque deux-pattes ne se comporte pas en citoyen à part entière, il sera gavé de produits et non nourri par son inventivité. Or, qu’est-ce qui différencie le deux-pattes civilisé de la bête brute, barbare et privée de conscience sinon cette capacité à inventer ?

Focus sur mon cas particulier

Une erreur de vocabulaire

Quand j’ai mis en place la page Don et feuilleton qui te permet, ô lecteur, de soutenir la publication de mes écrits sur ce Carnet de bord, j’ai nommé « abonné privilégié » celui qui m’offrait une somme supérieur à 33 €.
Ce fut une erreur.
Comment ai-je pu, moi Eschylle, la commettre ?
Je ne me l’explique pas. Sinon par le fait que toute conscience est tâtonnement. Et il est rassurant de constater que même un chat (siamois de surcroît), peut se tromper. Quelque part, si je puis me permettre ce néologisme, cela me deux-pattise et me rapproche de toi, ami lecteur.

Le privilège

Ce manque de lucidité est venu du fait que je souhaitais valoriser ces lecteurs généreux et solidaires. Je me suis référé à un vieux terme : « privilégié ». Or, qu’y a-t-il de plus vil que cette appellation ?
Un privilégié est une sorte de parasite ; il n’agit que dans son seul intérêt, il se sert et ne donne rien en échange. Il oublie tout sens du devoir pour ne se préoccuper que de ses droits… un peu comme certains deux-pattes de ce beau pays de France, à quelque niveau que ce soit. Je reviendrai sur ces notions de « devoir » et de « droit » dans un prochain article.

Le lecteur solidaire

Je suis donc revenu à l’appellation de « lecteur solidaire ». Elle qualifie au plus juste celui qui agit pour soutenir ce Carnet de bord. C’est parce qu’il est un lecteur, une conscience qui aime lire, et qu’il désire se montrer solidaire de la création artistique que je suis, moi, Eschylle, personnage principal de L’Eschylliade, en devenir sous ses yeux, qu’il soutient cette œuvre.
Solitaire dans cette réalisation (Tu vas me dire que j’ai mon deux-pattes, ô lecteur qui me connaît ! mais je te rappelle qu’il n’est qu’un banal deux-pattes, pas cet être exceptionnel qui caresse de ses yeux ma prose à l’instant où tu me lis…), je deviens, grâce à chacun de ceux qui me soutiennent, solidaire de cette vaste entreprise qu’est la vie sur notre terre et à laquelle je contribue, en tant que personnage.

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A propos Eschylle

Autant le dire tout de suite, je suis un chat. De surcroît, vous pouvez le constater, je m’exprime dans votre langue. Si j’avais miaulé, vous n’auriez rien compris. Ni même rien entendu puisque nous sommes dans le virtuel. Et l’écriture chat est un secret bien gardé.
J’apparais, sous la forme d’un siamois, à Paris en 1989 (28 06 1989), après avoir parcouru de nombreux plans d’existence. Je m’offre alors un deux-pattes fidèle et attentionné. Les péripéties de la vie me font découvrir qu’il n’est pas pourvu que de qualités, et tarde à écrire sous ma dictée. Je meurs et renais en 2006 (je vous rappelle que je suis un chat, il n’y a là rien que de très normal). Fin 2008, je prends mon deux-pattes en patte et commence à lui dicter mes souvenirs. Début 2011 est publié, sous son nom, mon premier roman, L’Arc de la lune. Les souris sont mon seul vice. Avec le chocolat. Oui, je sais, c'est inhabituel chez un chat. Je serai enchanté de répondre à toutes vos questions, quelles que soient vos origines (marsupiaux, félins, muridés (même les rats, j’adore les rats (surtout accompagnés de petits oignons, ou au naturel) !), ou même deux-pattes…)

5 réponses à Solidaire : le lecteur à venir

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