Ça vaut le coup d’écrire ?
Oui, ça vaut le coup (et même le coût, car il y a toujours un coût à payer pour la liberté).
Écrire pour soi, d’abord.
Moi qui suis chat (siamois de surcroît), écrire me permet de me restructurer, de faire le point sur mes vies précédentes et, donc, de vivre pleinement celle-ci.
Pour un deux-pattes, écrire oblige à se tenir debout quand tout va mal. C’est ce qui est arrivé au mien chaque fois qu’il a traversé des périodes difficiles : je lui plantais mes griffes dans… la conscience (où d’autre ?) et lui dictais mes mémoires. Il ne pouvait que constater le contraste entre ses petits problèmes et le sort d’un monde.
Voici donc des haïkus qui expriment ce qui mène à l’action d’écrire :
Haïkus d’écrire
Je ponds des haïkus
paradoxal pour un chat
comprenne qui peut
Le désir d’écrire
il est ancré en chacun
les mots sont partage
Apprendre à écrire
pathétique rire mou
quelques mots tracés
Écriture en mue
orthographe qui se cherche
morbide sourire
Les mots sont gratuits
écrire un peu tous les jours
la vie devant soi
Une idée surgit
la lumière et l’obscur saignent
Les mots forment sens
Jolies écritures
les mots dansent sur les lignes
les dossiers s’alignent
Magie maîtrisée
les mots rectifiés se taisent
change alors le sens
Nuage éphémère
les mots sont des magiciens
porteurs d’émotions
Merci de m’écrire
mon visage te sourit
et tu n’es pas là
À chaque seconde
quelle que soit la minute
s’écrit une histoire
l’encre de la nuit
l’arc de la lune luit
un chêne se dresse
Ondulent les mots
louange elliptique et lisse
linéament libre
Sculpter peindre l’être
saisir l’instant dans sa chair
en deux dimensions
Écouter l’intime
le cri en soi révélé
le traduire en mot
Réveil à l’aurore
les mots se tordent en moi
accouchement rude
Oiseau de passage
écrire est comme la mousse
tracer son chemin
Plaisir du partage
jongler avec le sonore
exprimer les mots
Petit vent léger
se transforme en aquilon
c’est une tempête
…dans un encrier
Écrire
J’ai déjà exprimé dans ce Carnet de bord ce que je souhaitais y écrire. Mes deux premiers articles (Naissance d’un site et Écrire le rêve…) présentent mes orientations.
La poésie
Pour moi, écrire est poésie, au cœur de cette troisième vie (je rappelle que je suis un chat pour qui aurait lu en diagonale) et le sonnet Écriture traduit ma relation à l’écriture.
Le roman
Écrire est aussi ce que toi, ô mon ami lecteur deux-pattes, tu nommes roman, et le récit de ma deuxième vie, L’Eschylliade, est mon œuvre, que tu pourras accompagner.
Le genre fantasy
Elle est classée, selon les normes deux-pattes, dans le genre de la fantasy ; parce que ce monde, Belmilor, est imprégné de magie et d’épées. Il paraît dans ce Carnet de bord, en feuilleton que tu peux suivre si tu es abonné (pour t’abonner, il suffit de t’inscrire à la newsletter « Écrire du rêve », qui se situe en bas et sur le côté, en haut à droite).
L’Arc de la lune
Mon premier roman (paru à compte d’éditeur sous le nom de mon deux-pattes), L’Arc de la lune, est même, en terme de marketing, ciblé en direction des jeunes deux-pattes de 12-14 ans. Or, ce texte comporte plusieurs niveaux de lecture. Même le sage deux-pattes y trouve sa nourriture. Tu peux acheter sa version électronique ou lire le premier chapitre pour te faire une idée, et le commander chez ton libraire le plus proche (ou mieux ! rends-toi sur la page feuilleton et don, montre-toi solidaire : je te l’enverrai dédicacé).
Le lecteur solidaire
Comme je te l’ai écrit en ce Carnet de bord, ô lecteur, ton aide m’est et me sera précieuse. Tu peux le constater : une œuvre (dont je suis le héros) se bâtit sous tes yeux. Elle me demande un engagement réel. D’autre part, je dois l’avouer : je mets à contribution, plus qu’il n’est raisonnable, mon deux-pattes. Nous sommes solidaires l’un de l’autre. Et toi, es-tu un lecteur solidaire ?
Approcher la lune
se suspendre à ses consonnes
griser les voyelles
Rendre les mots ivres
le monde tourne à l’envers
l’univers des mots
Après le bateau
enivrer l’espace entier
planer sur l’azur
Décrocher la lune
offrir le temps à l’espace
et le replier
Dis moi, Chat, je me suis essayée à un haïku que voici :
La limite des lettres
Dans une écuelle blanche
Souffle l’encre en tourbillon
Après qui n’a pas rêvé (en tant que quatre pattes) de partir, la pelote à la gueule parcourir les chemins entrelacés d’un mandala ?
Bienvenue à bord de ce Carnet, Agnès !
Tu as donc choisi de cuisiner des mots écrits à l’encre ?
Bien ancrée dans le sens, tu ne te perdras pas.
Que cette journée te soit belle !
Ecrire sauve l’âme mais il n’est pas toujours facile d’exprimer exactement ce que l’on souhaite..et puis, tout le monde n’a pas ton talent et ta sensibilité ô grand chat..Tes haîkus en peu de mots expriment tant de choses et reflètent tant d’images dans lesquelles je me retrouve..ou d’autres peuvent se retrouver..Merci.
Les mots peuvent être labyrinthe et perdre celui qui s’y enferme.
Les mots sont horizon pour celui qui s’en nourrit afin de s’accomplir.