Si ton corps embrasé…
Si ton corps embrasé violemment réclame…
Je voudrais sur un lit de pétales de rose
Étendre ta beauté, lumière de mes jours,
Au crépuscule obscur d’antiques abat-jours,
Et sur ton corps sculpter, rédiger une prose,
De la pulpe des doigts, t’offrir une symbiose
Qui fasse résonner de frissons « pour toujours »
Ton âme désirée en tes charmants séjours,
Et pénétrer ton ciel en envolée grandiose.
Voguerions tous les deux au gré d’un seul désir,
Épris d’un même élan pour atteindre au plaisir,
Chantant le même chant, dansant la même danse,
Libérant chaque atome en douce fission
Qui serait comme notre annonciation,
Connaitrions l’orgasme en corne d’abondance.
Ton corps, tout apaisé, serait l’épithalame.
Remarques
Le point de vue
Pour écrire ce sonnet, j’ai dû faire l’effort de me placer du point de vue d’un deux-pattes mâle plein de désir pour une deux-pattes femelle. Il m’a fallu imaginer des caractéristiques que je ne possède pas : les doigts, ces extrémités des mains, particulières aux deux-pattes et qui sont un avantage certain dans l’appréhension (la préhension) physique du monde. Pour ce qui est des sensations, nous autres chats possédons des avantages que tu ne peux que soupçonner, ô lecteur…
Liberté
J’ai pris une petite liberté avec la prosodie classique (mais après tout, nous sommes au XXIème siècle), en glissant deux diérèses dans un même mot « annonciation », comme si le corps de ce mot s’alanguissait soudain…
Le corps
Chaque corps se raconte et se sculpte dans le cours de sa vie. Il rencontre parfois d’autres corps qui déteignent sur lui et le transforment comme il les transforme. Le dernier roman de Daniel Pennac, Journal d’un corps, est un modèle de drôlerie, de finesse et de justesse dans le parcours de vie d’un corps de mâle deux-pattes. Si tu veux te régaler, ami lecteur deux-pattes, je te le recommande. En attendant, lis la critique que je signale à ton attention, elle est juste.
Autres sonnets
Sur la thématique de l’amour, j’ai écrit d’autres sonnets qui pourront te toucher, t’amuser ou t’intéresser :
- Un Sonnet audacieux ;
- Le Chant d’Adam, qui est entre l’amour et la nostalgie ;
- Induction, un sonnet sur la rencontre amoureuse ;
- Écriture, qui traduit mon amour de l’écriture.
Le sonnet à bras le corps
J’ai aussi consacré un article pour définir le sonnet et te donner des notions de base afin, qu’à ton tour, tu puisses te lancer dans la rédaction de tes propres sonnets.
Le partage
Je te remercie, ami lecteur deux-pattes, pour tous les partages que tu fais de mes textes, que ce soit sur twitter ou sur Facebook. J’ai besoin de ton aide pour faire connaître mes textes, aussi bien dans le domaine de la poésie que celui du roman. Si, de plus, tu possèdes une fortune personnelle que tu es prêt à investir dans la réalisation de mon œuvre, je suis toute mâchoire ouverte (afin de déguster le délicieux poisson frais dont je pourrai me délecter grâce à toi). Il te suffit de te rendre sur cette page, tu ne le regretteras pas.
Délicieux ! en un mot 🙂
Un très joli coup de patte et de plume
Merci Eschylle,
Des lices y eurent des lys à l’écho si profond qu’ils étaient appelés des lys-yeux.
Ronronnements, Zoé, à ce compliment… Encore, encore !
silence qui savoure.
Ping :Printemps au cœur - Poème libre - Le carnet de bord d'Eschylle
Ping :Immondice - Sonnet quinzain - Le Carnet de bord d'Eschylle
Tout à fait d’accord avec Cécile..j’ajoute que vous avez Cher Chat une incroyable capacité à exprimer le désir chez les humains..Ce sonnet est tout simplement magnifique..digne des plus grands..
Si tu évoques les plus grand deux-pattes, c’est possible. Pour ce qui concerne des maîtres tels que Yoda-Chat ou le Déchu, en comparaison je ne suis qu’un chaton.
Cela dit, je goûte ce compliment avec plaisir : ronronnements mode diesel.
Quel plaisir pour moi que d’y être apprécié
Quand j’entends de ce fait de doux ronronnements
Qui viennent à mon oreille à me remercier
D’une estime commune à celui d’un doux chant.
Le partage est plaisir quand le mot se conjugue
Au fil du sens qui passe en écho de l’image ;
Et sous la lune rousse alanguie, en otage,
Retentit en honneur des étoiles la fugue.
Triste sonnet
(L’espérance déçue)
Je venais de m’’asseoir
Sur un banc dans un parc
Espérant y revoir
Cupidon et son arc.
Lorsque arriva le soir
Et la lune en monarque
Je fus en désespoir
Que l’amer ne me traque.
Adieu donc l’illusion
De l’amour en goguette
L’envie de la passion
S’est éteinte la nuit
En faisant à l’ennui
L’inversion d’une fête.
S’installer sur un siège
Et risquer la fraîcheur
Du grand soir écorcheur
Et rêver, sortilège !
De voir surgir ce piège :
Cupidon, ce tricheur,
C’est choisir la blancheur
De la Dame en cortège.
Il est, quand vient l’obscur,
Un paisible délice,
Ô capiteux calice !
C’est boire à la fontaine,
Cœur de la cité d’Ur,
Et source de ma Reine.
Merci, ô Chibani, de ce sonnet offert
Et partagé ici. Je ronronne d’écoute
Et résonne à tes mots sous la céleste voûte
Que chaque conscience porte en soi, nucléaire.
Ce sonnet est l’un de mes préférés.
Je trouve que vous avez parfaitement réussi à nous faire ressentir le désir de cet homme pour cette femme.
Une écriture absolument envoûtante Monsieur Le Chat.
Je suis heureux que cette lecture vous ait plu. Même si varier le point de vue est l’un de mes plaisirs d’auteur, en tant que chat, je ne savais si j’étais suffisamment entré (comme on dit) dans la peau du personnage.
Merci mille fois de votre passage et de me rassurer.