Haïkus du cinquième mois : mai
Ô, temps des cerises
autour de tes deux oreilles
deux gouttes de sang
Par dessus les toits
sous un ciel si bleu si calme
je viendrai vous voir
Après la chaleur
ce dimanche de caresses
sur les toits brûlants
Au flux de l’amour
pulsations du sang sucré
s’enrage le cœur
Chattes en chaleur
se remettent à l’abri
ciel de plomb couvert
Pollen jaune d’or
corolles écarquillées
douceur de printemps
L’offre de l’instant
caresse du vent qui passe
larme du désir
La pluie dégouline
cette odeur de café noir
printemps grisonnant
Grisaille la pluie
chape d’ombres sur nos têtes
printemps de novembre
Un doigt lumineux
printemps tout frigorifié
rayon de soleil
Gouttes de soleil
lumineuse est la saison
un peu trop humide
Tremblement de cœur
le soleil inonde tout
tout le corps bascule
Le cœur déchiré
parmi les fleurs en émoi
une peine va
Du mois de mai
Des informations sur la Toile
Je t’ai parlé, dans une publication précédente, ô lecteur deux-pattes, du premier mai et de son muguet traditionnel. Moi qui m’intéresse à tes coutumes, ami deux-pattes, voici ce qu’en dit Wikipédia : Ce mois est très apprécié par les Français pour son relatif grand nombre de jours fériés.
Étant chat (siamois de surcroît), je te comprends : les jours fériés sont idéaux pour faire la sieste.
D’après le dicton Mai pluvieux, laboureur joyeux
, les récoltes devraient être bonnes… parce que qu’est-ce qu’il a plu !
Il y a eu de beaux jours aussi, qui m’ont permis de rencontrer de somptueuses chattes de toutes origines, toutes élégantes et fières.
De l’histoire
En parcourant la Toile, en quête d’informations sur ce mois de mai, je ne trouve rien sur l’événement à l’origine de bien des divisions au sein des deux-pattes de France, ô lecteur qui passe par là.
Le temps des cerises
Une chanson a immortalisé ce fait survenu en mai 1871, Le Temps des cerises, chantée ici par Yves Montand :
Composée sous Napoléon III, avant la Commune de 1871, cette chanson, dont les paroles furent écrites par Jean-Baptiste Clément, est devenue la référence à l’une des taches de l’Histoire de France : la semaine sanglante.
La semaine sanglante
Pendant des mois, au cours du siège de Paris par l’armée prussienne, le peuple de Paris a souffert de la faim et du froid, et combattu dans des conditions épouvantables ; il s’est cotisé pour acheter des canons destinés à la défense de sa ville ; il s’est d’autant plus engagé que la république avait été proclamée le 4 septembre, après les années de dictature de Napoléon III (Je me fie à Victor Hugo pour affirmer cela ; les poètes voient). L’empereur (Napoléon-le-petit, tel que le nommait Hugo) avait été vaincu et emprisonné à Sedan.
En Mars, après l’armistice avec la Prusse devenue l’Allemagne, le gouvernement veut reprendre ses canons. Il provoque l’insurrection du 18 mars, où la troupe refuse de tirer sur ceux qui la logeaient et la nourrissaient (les habitants de Paris). La Commune est proclamée. Elle affirme : Est citoyen celui qui participe à la vie de la cité, quelles que soient ses origines.
Elle rassemble ceux qui œuvrent pour l’égalité, la fraternité et la liberté.
Le gouvernement se réfugie à Versailles. Thiers négocie avec Bismarck pour que reviennent les soldats de province faits prisonniers lors de la déroute de 1870. Le siège de Paris recommence, entre français cette fois : Versailles d’un côté, Paris de l’autre.
Le dimanche 21 mai 1871, un parisien ouvre une poterne non gardée par laquelle s’engouffre l’armée versaillaise commandée par le maréchal de Mac-Mahon (le vaincu de Sedan).
S’ensuit une semaine de massacre des parisiens ayant combattu pour la Commune. Elle sera nommée « la semaine sanglante ». En ce mois de mai, du 21 au 28, environ dix mille mille parisiens sont tués par d’autres français, au combat, mais surtout lors de la répression, sous forme d’exécutions sommaires, parfois à la mitrailleuse « pour aller plus vite ». Le général Gallifet met en application les méthodes de « nettoyage » appliquées en Algérie.
Pour en savoir plus, ô ami lecteur, je te conseille cette lecture Wikipédia. Tu peux aussi lire Histoire de la Commune de 1871, de Pierre-Olivier Lissagaray, dans la Petite collection Maspero. Si tu aimes la fiction, je ne saurais trop te recommander Le Canon Fraternité, de Jean-Pierre Chabrol.
Ping :Juin - Haïkus du solstice d'été - Carnet de bord d'Eschylle
Mon mois de mai à moi c’était plutôt celui ci cette année :
Ô rage et poing levé,
Espoirs éveillés,
Âm’our.
Joli mois de mai
quand la tiédeur enveloppe
les esprits en fleur
Tes haïkus de mai soient à la fois tristes et pleins d’espoir..comme un tiraillement entre l’automne et l’été…
Merci pour eux et aussi pour ce rappel historique..triste évènement..
Caresses
Ronronnements pour les caresses.
« Quand nous chanterons le temps des cerises » est une très belle chanson deux-pattes qui raconte un événement, fracture dans l’histoire de France deux-pattes et passée sous silence.