Écrire pour le doigt qui court sur le clavier
Écrire pour le doigt qui court sur le clavier,
Pour le souffle un peu court qui cherche sa musique,
Pour la soif d’exister, pour la pataphysique,
Écrire sur la terre ou bien sur l’épervier.
Écrire sur la soie, au creux de la naissance,
Marcher la tête nue et s’ouvrir aux caresses,
Marteler d’or son cœur, chanter ses allégresses,
Écouter toute sève au rythme de l’essence.
Écouter, féminin, la douleur de l’exil
Intérieur et lourd, par le sens asservie,
Oublier le gendarme et l’ordre et l’alguazil,
Écrire l’univers, tout, comme un astronome,
Réinventer les mots pour qu’ils chantent la vie :
La douleur est le filtre et la beauté en l’homme.
Écrire aujourd’hui
Écrire, aujourd’hui, est à la fois solitaire (chacun écrit d’abord pour soi) et en réflexion (celle de l’écran, de l’autre, celui qui est de l’autre côté du miroir et que chacun peut côtoyer) ; c’est aussi pourquoi je dis : écrire pour le doigt (même si je ne possède pas cette excroissance extraordinaire qui permet de saisir, de bénéficier du don de préhension, ô chanceux deux-pattes).
Écrire pour le doigt, c’est écrire jusqu’au bout du doigt,
C’est, par le toucher, caresser l’instant, le saisir entre deux doigts,
Et le déposer sous forme de mots dans le creux du sens,
C’est, au bout du doigt, traverser l’écran.
Remarque et point de vue
Écrire aujourd’hui, chez certains auteurs, c’est saisir le lecteur…
Comme on saisit une viande.
Cela procède de la fascination, de la séduction immédiate.
Je dois être vendeur de mon produit, mon écrit.
Il ne s’agit pas de déstabiliser le lecteur, il pourrait s’enfuir…
Car il veut à la fois s’instruire et ne pas se fatiguer.
Il n’y a qu’à voir mon deux-pattes : il se passionne sur un sujet quelques temps puis… plus rien.
Ces auteurs-là ne sont pas dans cette action : écrire pour le doigt.
Écrire dans mon Carnet de bord
Interrogations
Avant de le créer, je me questionnais sur la nécessité d’un blog, d’un carnet de bord.
J’avais créé un site-vitrine, un lieu d’exposition de mes écrits, poétiques ou appartenant au genre de la fantasy, où j’évoquais aussi mon illustre homonyme.
Je me demandais vers quoi l’orienter ?
Une obsession
L’écriture me passionne, je devais donc me consacrer à mon obsession.
Mais comment ?
Des modes
Écrire des articles dans le style de ceux qui fleurissent sur la toile (genre « 7 règles pour écrire un haïku » ou « Les 8 pièges à éviter quand on commence un roman »… (J’ai remarqué que les deux-pattes aiment bien les recettes et d’autres deux-pattes l’ont aussi compris car ils en font leur miel (j’ai vu des méthodes comme ça vendues plus de 9 € en ibook ou pdf (Moi, je vendrai mon roman (qui est publié à compte d’éditeur), me disais-je (enfin, celui qui porte le nom de mon deux-pattes !…) en ibook à 2 € (et merde, encore une parenthèse ouverte… (d’autant que je l’ai quand même vendu un peu plus cher, du fait de l’hégémonie d’Amazon et de la fermeture d’Apple) Maintenant, il va falloir toutes les refermer, ces parenthèses, sinon une idée risque de se retrouver coincée à l’intérieur (et quand une idée se coince, ça fait mal…)))))) ?
La supériorité naturelle des chats
Écrire en rappelant sans cesse à l’humble lecteur deux-pattes qui parcourt ces lignes que je suis un chat, donc supérieur, comme le font certains de mes congénères en d’autres dimensions, est, je le pense, une erreur : le deux-pattes est parfois subtil, et si tu es venu jusqu’à cette ligne-ci, ô deux-pattes de qualité, c’est que tu l’es.
Écrire, plaisir ?
Écrire pour son plaisir ?
Écrire pour mon plaisir, d’abord.
Un secret révélé
Et là, je te livre un secret, toi qui as eu la hardiesse de lire jusqu’ici : écrire doit être accompli, en premier lieu pour soi-même.
Écrire pour le doigt qui effleure la touche
Ce doigt qui touche les fleurs,
ce bout du bout de soi-même,
Écrire de tout son cœur.
Écrire dans mon Carnet de bord
Écrire pour le rêve… a été la conclusion de ma réflexion, que je vous ai déjà présentée.
Notre monde a besoin de rêver, d’imaginer, d’inventer, de réinventer son regard, son approche de l’autre. Le doigt indique la direction à prendre, il est le premier à toucher la peau de l’autre quand deux consciences se rencontrent. Écrire pour le doigt, c’est aussi orienter son écrit et tracer son chemin de vie.
Donner à lire
J’ai commencé à dicter à mon deux-pattes l’histoire de ma vie en novembre 2008. En novembre 2009, il a remporté, grâce à moi, un concours organisé par un éditeur, Les Éditions du chemin, avec le manuscrit de ce qui allait devenir L’Arc de la lune.
Je publie, sous forme d’un feuilleton, mon Eschylliade. Si tu veux lire le premier chapitre, il est présenté ici.
Si tu souhaites poursuivre ta lecture, il te suffira de t’abonner et je t’enverrai le mot de passe pour lire la suite.
Bonne lecture et bon voyage parmi mes mots.
J’ai mis tous mes dix doigts pour noter ma réponse
Mais pas tous à la fois pour ne pas culbuter
Et maintenant je sais, voilà que je m’enfonce
A vouloir sans arrêt, toujours te commenter.
Je n’ai en poésie pas la valeur d’une once
Je ne suis qu’un pékin qui recherche à craner
Pourtant je continue et même je m’enfonce
Et dépose mes mots sans savoir où je vais.
Mais le plaisir est là, ainsi que le partage
Et nous savons tous deux combien il nous est doux
Même si quelquefois il ne semble pas sage
De nous y adonner bien au-delà de tout.
Voilà mon cher ami autrement qu’en sonnet
Ce que je voulais dire en le posant ici
Je ne l’ai pas pensé en l’écrivant d’un trait
Et maintenant aussi l’air d’une poésie.
Chibani
Si venir en ces lieux t’apporte du plaisir
Il est dans le partage et tel que tu l’énonces
Je ronronne à tue-tête à lire ton annonce
Car un instant de joie tu es venu m’offrir…