Le seize novembre
Le froid a jeté son voile au-dessus des toits
Quelques grues aux poutrelles d’acier, délaissées
Toute la nuit sur un trou de terre et dressées
Telles des girafes aux longs cous discourtois,
Résistent au milieu des immeubles matois
Qui, recroquevillés sur leurs pierres blessées,
Perclus d’un rhumatisme ou de gouttes laissées
Par ce mois détesté, vaincus, restent pantois.
Une tour se perd dans le ciel et disparaît
(Je parle du sommet) dans une brume sale.
Alors que cet été, découpée, minaret
S’élançant fièrement sur le bleu de l’azur,
Elle ombrageait le sol, construction colossale,
Novembre l’avilit, ce mois lugubre et dur.
Aveu
Je dois me confesser à toi, ami lecteur : ce seize novembre (publié le 24 novembre 2013 (sic !)) n’a pas été écrit cette année (pas celle où tu lis, celle où ce Seize novembre est mis en ligne) mais en 2012. Je l’ai appelé ainsi parce que c’était un… seize novembre. Original, n’est-ce pas ?
Je trouve qu’il y a une jolie harmonie entre mon état dépressif, traduit par ce texte, et l’originalité de ce titre : Seize novembre.
Voilà un titre qui restera dans les annales ! Quelle fantaisie dans l’énoncé ! Quelle ouverture sur l’imaginaire !
Je plaisante, mais à l’époque, ce temps pourri me déprimait. Et nous sommes tous, et quand je dis tous, je parle de toutes les consciences, c’est-à-dire aussi bien moi, Eschylle, chat de mon état (siamois de surcroît), que toi, ami lecteur, vraisemblablement deux-pattes de condition, nous sommes tous, disais-je tributaires du temps qu’il fait. Il existe des exceptions et je te félicite si tu es du nombre. Pour ma part, la moindre goutte de pluie me fait fuir, le ciel gris m’assombrit, l’humidité de l’automne me glace.
Pourquoi ?
C’est la question que tu es en droit de te poser : pourquoi avoir écrit un sonnet sur un sujet aussi peu excitant (oui, je préfère user de substantifs plus doux que ce que le commun des mortels emploie) ?
Je pourrais répondre que c’est mon choix et qu’écrire n’a besoin d’aucune justification sinon celle de celui qui écrit.
Cependant, non seulement je l’ai écrit, ce sonnet, mais en plus je le donne à lire. Il me faut donc non pas justifier mais creuser en quoi ce Seize novembre est particulier.
J’aime le sonnet et j’ai publié une approche sur le sujet.
J’aime exprimer ce que je ressens.
Le sonnet est un genre poétique élégant pour traduire le plaisir d’écrire, l’amour pur ainsi que le charnel, et aussi le sordide. J’insiste sur le dernier point car il est si facile de céder à ce qui nous tire vers le bas que sublimer l’ignoble permet de l’accepter, de le dépasser, et donc de l’intégrer à la beauté de la vie.
Exploration-plaisir
Autour du sonnet
Si, de plus, tu aimes le sonnet, je te propose de visiter mon site vitrine, celui que j’ai construit en totalité de mes petites pattes musclées, avec les langages html et css. Toute une section est consacrée au sonnet, à mes sonnets, en particulier ma trilogie fantasy.
Autour de la fantasy
J’appelle ainsi ce genre littéraire fort à la mode dans les pays anglo-saxons et qui mérite d’acquérir ses lettres de noblesse en nos pays francophones.
Je te conseille, à ce sujet, la lecture de mon Eschylliade. Tu peux lire le premier chapitre de Ne pas se fier aux apparences. Tu peux aussi t’abonner (un petit encart « La newsletter « Écrire du rêve » » est dévolu à cette inscription) et recevoir le mot de passe qui te permettra d’accéder à son feuilleton.
Tu peux aussi devenir lecteur solidaire et me soutenir dans mon entreprise littéraire.
Ping :Chair et plaisir - Sonnet - Le carnet de bord d'Eschylle
Ping :Sonnet audacieux - Le carnet de bord d'Eschylle