Vertige
Grand voilier blanc qui ballote au vent
Scintillement des vagues moirées
Ainsi dansent, lumières dorées,
Les battements du cœur-océan
Gerbes, rouleaux au souffle enroué
Dévastez, écrasez le rivage,
Les grains de sable égrènent ton âge
Éternel littoral tatoué
L’immensité parle au minuscule
Éclat de quartz sous le ciel grondant
Arc-en-ciel, horizon, occident
L’univers est dans la particule.
Observations
Généralités
Celui qui parle de l’immensité est pris de vertige et ramené à l’infiniment petit. Tout est question de point de vue, en l’occurrence, mais aussi de sensibilité et d’expression.
Toute observation de nature est subjective et oscille entre le rêve et la réalité, et crée dans l’imaginaire une douce violence.
Ce vertige verse l’esprit dans une contemplation intérieure qui mène à la poésie.
Observations poétiques
En tant que chat-rtiste, je voue une admiration particulière pour les deux-pattes Verlaine et Hitchcock. Avec ce Vertige, je ne pouvais que les convoquer tous deux, au moins dans mon imaginaire.
Le premier m’a poussé à écrire ce poème en trois quatrains composés de vers de neuf syllabes. Je l’ai écouté et j’ai, ici, préféré l’impair. J’ai procédé par rimes embrassées, de la forme ABBA (Une rime est embrassée quand elle est encadrée par une autre
).
Le second, avec son Vertigo formait comme un écho sombre à ce texte.
Du vertige en poésie
J’ai voulu exprimer la perception que possèdent les chats, qui consiste à appréhender le tout dans l’infime, le micron dans l’année-lumière. Toute vie est sacrée en ce sens qu’elle appartient à la vie toute entière, à ce que nous nommons l’univers. Un minuscule papillon porte en lui un destin aussi riche que celui de notre planète.
Le chat, qui respire en harmonie avec la nature, puise ses sens dans l’essence même de la vie. Moi, Eschylle (siamois de surcroît), je suis parvenu à un degré de sensibilité tel que, lorsque je vois évoluer une fourmi, je perçois le mouvement de la terre autour du soleil.
Ping :Haïkus de janvier - Le carnet de bord d'Eschylle
Tout en ennéasyllabe
Ce qui n’est pas très commun
Poète a dressé sa table
Dans de bien jolis quatrains.
Vertige de l’écriture
Au plaisir de la lecture.
À l’écoute de Verlaine
Ce deux-pattes poésie
Je me dois d’aimer l’impair
Merci pour ce commentaire
Et de ce regard précis.
Embruns sur la peau
l’instant tout entier frissonne
tempête du coeur
Dans l’immensité
balbutient les éléments
naît le minuscule