Haïkus du premier mois
Ardoises transies
humidité de l’hiver
les souris grelottent
Quand dansent les mots
s’amusent les doigts gelés
l’hiver se réchauffe
Statue se fissure
le gel craquelle la pierre
froid dévore tout
Fenêtre embuée
or vif perce dans le gris
étoile en la brume
L’azur s’est levé
dans la fraîcheur de ce jour
le ciel bat son plein
Sous la pluie transie
protectrice de la terre
corolle en hiver
Crocus à croquer
virginité en corolle
la vie qui sourit
Un trait dans la brume
squelettes d’arbres glacés
frissons dans la terre
Pénombre qui tombe
l’hiver de gris rafraîchit
jaunes lampadaires
Nuit fraîche d’hiver
oreilles fondues en ombre
lune sur les toits
Janvier premier mois
ouverture de l’année
chaque mot frissonne
Remarques
En poursuivant ces publications de haïkus avec ce janvier, j’invite le lecteur deux-pattes intéressé à jeter un œil sur mes précédentes publications. Que ce soit la disparition de Mandela, le passage des saisons, l’arrivée de l’automne, ou celle de l’an neuf, j’apprécie cette forme pour ce qu’elle demande de concentration et d’expression en peu de mots de la perception de nos sens. Ressentir pour exprimer est l’un de mes moteurs de vie (et j’en suis à ma troisième vie !) ; mes cinq sens me permettent de percevoir la réalité du monde que je parcours ; quand j’écris un haïku, je me base sur mes réflexions à ce sujet et ne cesse d’apprendre. L’univers est dans la particule
, de cela je suis convaincu .
Janvier, mois de transition
Premier mois de l’année, janvier est un mois d’hiver, froid et parfois glacial. Pourtant, il marque un commencement, une espérance. Janvier est donc paradoxal et ambivalent, à l’image des deux-pattes.
D’habitude, il neige en janvier. Afin d’évoquer cette absence :
Danse des flocons
fumée devant les fenêtres
torches dans la nuit
J’enviai ce janvier où Jean vit, hébétés, des gens vieillis sous le harnais…
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Merci pour ton éclairage Eschylle
Belle semaine
Ricochets d’eau vive
tombent des larmes de strass
l’hiver ose estampe
Le temps d’un caprice
un berger conte aux étoiles
deux trois maux d’hiver
Le froid mord les joues
quelques dents font des claquettes
l’hiver est tout show
Lune au fond de l’eau
l’étang chante les étoiles
voie lactée frissonne
J’essaie…
Hiver mois de songes
ambre d’aube effeuillée luit
ivre s’ombre accord
karma d’hivers saoul
ultime eau grisée de givre
serein pleure un saule
C’est fou tout ce que l’on peut exprimer, avec si peu de mots et, du talent…
J’aime beaucoup !
Merci et belle soirée Eschylle, mes amitiés à ton deux pattes.
Écrire aujourd’hui
le mot juste au bon endroit
des siècles derrière
Héritiers du sens
nous brodons au fil du temps
laboureurs des mots
De neige indolente
en écume déposée
nuage au café
Glaciation d’azur
fragrance de café noir
pelage soyeux
Paroles posées
Haïkus du premier mois
Chauffe le café
Aube d’un hiver
tambourinent les fenêtres
odeur café noir