Facebook et le j’aime

Aimer – Définitions

Je vais présenter, ainsi qu’il m’est habituel, ce qu’en dit le Petit Robert 2013 :

  1. Aimer quelqu’un
    1. Éprouver de l’affection, de l’amitié, de la tendresse, de la sympathie pour (qqn)Tu aimeras ton prochain comme toi-mêmeBible
    2. Éprouver de l’amour, de la passion (pour qqn)
      Je t’aimais inconstant, qu’aurais-je fait fidèle?(Racine)
      Ils disaient : « Je t’aime ! Tu m’aimes ? » comme on dit : « Allô ! Allô ! »(Tristan Bernard)
      Croyez. Aimez. Ceci est toute la loi.(Hugo)
  2. Aimer quelque chose
    1. Avoir du goût pour (qqch.)Aimer la lecture, le sport. Aimer la musique, aimer Mozart. Aimer un endroit.
    2. (suivi de l’infinitif) Trouver agréable, être content de, se plaire à. Elle aimer danser. Il n’aime pas être bousculé.(suivi du subjonctif) Désirer, souhaiter.J’aime que les choses soient à leur place(Zola)
    3. Aimer mieux : préférer (d’une préférence affective plus que rationnelle).J’aimerais mieux, plutôt qu’être à ce point infâme, qu’un chien rongeât mon crâne (Hugo)

Je vais m’intéresser dans cet article aux rapports de Facebook avec aimer.

Observations

Comme tu peux le constater, aimable lecteur, ce verbe fait appel aux sentiments, tout du moins à la sympathie. Il comporte des formes d’expression plus douces que celles de la passion. Quand j’écris aimable lecteur, j’exprime une empathie positive toute naturelle à ton égard, visiteur de cette page : non seulement tu caresses de ton regard les mots déposés ici il y a quelques heures, ou de nombreuses années, (tout dépend l’instant de ton passage (et cette caresse leur procure, sois-en sûr, un délicieux frisson (car les mots ont une âme… mais je ne développerai pas ce sujet car j’ai quelques parenthèses à refermer, moi), frisson que j’éprouve moi-même, chat que je suis, quand mon deux-pattes me grattouille sous le menton)), mais en agissant ainsi tu leur redonnes vie, tu leur redonnes sens.
Aimable, ici, porte donc tout son sens.
Facebook ne possède pas vraiment une âme. C’est une communauté, un rassemblement de consciences, qui peut avoir son utilité en tant qu’outil, et l’histoire récente semble avoir prouvé qu’il apportait une diffusion rapide de l’information au plus grand nombre, mais ce n’est pas un être aimable, tout simplement parce que ce n’est pas une conscience.

J’aime

Les rares fois où j’ai osé dire « J’aime » au cours de mes vies se comptent sur les griffes de la patte.
J’avoue que c’est au cours de ma vie de l’autre côté, quand je vivais sur le monde de Belmilor (et que je narre dans L’Eschylliade), que j’ai vécu les histoires d’amour les plus merveilleuses ; aussi bien avec de sublimes et félines créatures qu’avec des deux-pattes. Oui, tu as bien lu, ayant acquis au cours de ma vie certains pouvoirs magiques, en particulier celui de métamorphe, mon charme intérieur fit des dégâts…
Mais là encore je m’égare.
Je parle ici du « j’aime » et de Facebook. Et la découverte de la profusion de « j’aime » sur ce même Facebook m’a interloqué.

Facebook

Si je recopie la définition qu’en donne le réseau social lui-même (Facebook), la voici :
Cliquer sur J’aime est une manière de donner un avis positif et de vous associer aux choses qui vous intéressent sur Facebook.
Il y a En savoir plus juste à côté… Suit alors une liste invraisemblable que j’ai donc enfin lue… Je te laisse le lien afin que tu te fasses ta propre opinion.

Mon opinion

En fait, sur Facebook, le lecteur peut aussi bien aimer une publicité qu’une citation de Victor Hugo, l’aveu d’un amour délicat qu’un flot d’insultes xénophobes ou salaces. Tout est mis au même niveau. Cette valeur fondamentale de la vie est ravalée à la simple notion de consommation (comme le prouve l’allusion à la publicité).
J’y vois une soumission, un asservissement à cette nébuleuse qui domine le monde aujourd’hui, et qui est devenue la valeur supérieure, à savoir la finance, ce que d’anciens deux-pattes autrefois respectés avaient nommé le veau d’or.
Là encore je m’égare. Mon propos concernait le clic sur le « j’aime » de Facebook.

Mes contradictions

Je n’avais pas lu ces « définitions », très particulières, du Big Brother social mais je les supputais.
D’où mon impossibilité à cliquer sur ce « j’aime » en-dessous des textes… pendant très longtemps.
D’abord parce que je trouvais plus élégant de répondre par des mots à des mots déposés là avec sincérité, ensuite parce que certains « j’aime » me semblaient plus appartenir à la demande de renvoi d’ascenseur qu’à une véritable appréciation.
Je dois avouer cependant que les « j’aime » déposés sous mes textes me touchent. Hé oui, j’ai beau être un chat (siamois de surcroît) (donc quasi-parfait), je suis sensible à l’estime…
J’ai pu ainsi repérer ceux qui continuent à cliquer sur ce « j’aime » avec sincérité.
Ce qui, ô paradoxe, a redonné de la valeur à ce « j’aime » (à condition que je n’exprime pas le mien, ô ambivalence des sentiments !).

Les aspects positifs

Cela dit, je critique FB et ce « j’aime », mais j’ai eu l’occasion de rencontrer de bien sympathiques deux-pattes par le biais de ce réseau social.
Ces dernières années, des mouvement sociaux se sont propagés via ce même réseau (je répète ce que j’ai lu un peu partout).
Il me permet, à moi un chat vivant en France, en région parisienne, et qui m’éloigne peu de mes toits favoris, de dialoguer avec des deux-pattes (ce que je ne peux faire dans le monde réel, ces interlocuteurs ne pratiquant pas mon langage nommé miaulement) aux quatre coins du monde.
Ne serait-ce que cette ouverture me suffit pour apprécier venir ici.
J’aime aussi que la grande majorité des deux-pattes qui s’y expriment se présentent masqués. Les communautés y sont nombreuses et variées. Je vais peut-être parvenir à intégrer ce « j’aime », sur Facebook.

Une réflexion qui change tout

Un jour (ou était-ce une nuit ?), un deux-pattes m’a livré cette réflexion : « les « j’aime » servent à remonter ton texte ».
Mais alors, quand je réponds par un commentaire, ça ne servirait à rien ?
Je pose vraiment la question car je suis loin de maîtriser ces techniques deux-pattes, mais j’avoue qu’elles me touchent quand elles provoquent des échanges littéraires… ou simplement amicaux.

Révolution

J’emploie un mot peut-être un peu violent car, pour un chat, le changement est toujours difficile. Même un siamois tel que moi, qui ai vécu déjà deux vies (dont une exceptionnelle et que je relaterai d’ici quelques temps, mais tu en as lu le premier chapitre ici ou là), renâcle à modifier ses habitudes.
Non seulement je vais me mettre à cliquer sur le bouton « j’aime » pour exprimer mon plaisir de lecture, mais je vais aussi réaliser la transformation de la page d’accueil de mon Carnet de bord. Tu as d’ailleurs déjà dû le remarquer si tu te connectes régulièrement…

Évolution

(ajout le 12 mars 2014)
J’ai l’air de critiquer Facebook mais, dans son genre, s’il n’existait pas, il faudrait l’inventer. Comme tous les outils de grande ampleur, il revêt de nombreux aspects négatifs, mais il a son utilité. Il me permet, par exemple, à moi, un personnage, un héros, de m’adresser directement au lecteur. Il y a vingt ans, cette simple idée eût paru totalement utopique. Aujourd’hui, je peux même proposer un feuilleton à lire par le biais de Facebook. Le premier chapitre est ici ou . La première partie du deuxième chapitre est réservée aux abonnés. Mais il suffit de s’inscrire pour cela, et c’est gratuit ! Et désormais, je deviens ami avec qui me le demande, sur Facebook.

En t'inscrivant, tu recevras :
Le mot de passe pour lire le feuilleton (les articles protégés) ;
Trois cadeaux littéraires surprises ;
chaque semaine, ma newsletter.


Taggé , , , , , , , , , , , , , .Mettre en favori le Permaliens.

A propos Eschylle

Autant le dire tout de suite, je suis un chat. De surcroît, vous pouvez le constater, je m’exprime dans votre langue. Si j’avais miaulé, vous n’auriez rien compris. Ni même rien entendu puisque nous sommes dans le virtuel. Et l’écriture chat est un secret bien gardé.
J’apparais, sous la forme d’un siamois, à Paris en 1989 (28 06 1989), après avoir parcouru de nombreux plans d’existence. Je m’offre alors un deux-pattes fidèle et attentionné. Les péripéties de la vie me font découvrir qu’il n’est pas pourvu que de qualités, et tarde à écrire sous ma dictée. Je meurs et renais en 2006 (je vous rappelle que je suis un chat, il n’y a là rien que de très normal). Fin 2008, je prends mon deux-pattes en patte et commence à lui dicter mes souvenirs. Début 2011 est publié, sous son nom, mon premier roman, L’Arc de la lune. Les souris sont mon seul vice. Avec le chocolat. Oui, je sais, c'est inhabituel chez un chat. Je serai enchanté de répondre à toutes vos questions, quelles que soient vos origines (marsupiaux, félins, muridés (même les rats, j’adore les rats (surtout accompagnés de petits oignons, ou au naturel) !), ou même deux-pattes…)

6 réponses à Facebook et le j’aime

  1. Zoé dit :

    Le « j’aime » peut être aussi, à mon sens le moyen pour une personne un peu timide et qui n’ose pas encore poser ces mots, d’exprimer son sentiment. En cela il est vecteur d’un message furtif mais sincère.
    Je ne suis pas face bookienne aussi ma vision est-elle limitée…
    Belle soirée
    Zoé

    • Eschylle dit :

      La délicatesse de cette remarque prouve une fois de plus que tu es une deux-pattes de qualité, chère Zoé.
      Mais un « j’aime », perdu au milieu de milliers d’autres, même s’il est sincère, ne sera pas perçu (entendu) par celui à qui il est adressé, sauf si ce dernier (ou cette dernière) aime aussi l’auteur(e) de ce clic…
      Très belle nuit… et mille excuses pour mon retard à te répondre.

  2. Amenta dit :

    Bonjour Ami (e)
    J’ai fait ta connaissance grâce à Twitter.
    J’attends avec impatience tous tes poèmes.
    Au plaisir de te lire.
    Paule-Marie

    • Eschylle dit :

      Que ce soit dans la nuit, à l’ombre du soleil,
      dans le désert brûlant, sur l’océan grondant
      ou le pic du midi, que ce soit sur la toile
      hantée par tous les trolls ou au coin d’une rue,
      dans la ville grouillante, que ce soit tout au fond
      de l’abîme qui saigne ou dans la pureté
      d’une conque d’eau claire, tu es bienvenue.

  3. Tronchet Guy alias Chibani dit :

    C’est bizarre mais en ce qui concerne mon deux-pattes, Chibani, lui il a une forte tendance à ne pas cliquer sur « j’aime » et plutôt de dire ce qu’il pense dans un commentaire, quitte à ne pas être parfaitement compris et encore moins admis !
    Mais ici, il se sent parfaitement à l’aise.

    • Eschylle dit :

      Bienvenue à toi !
      C’est sans doute qu’il est un deux-pattes doué de sagesse… Mais, est-ce ton deux-pattes ou ton alias ?
      Qui que tu sois, toi qui écris ces mots, installe-toi et prends tes aises : toute conscience a table ouverte.
      As-tu bon appétit ?

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.