Haïkus du quatrième mois : avril
Nudité de l’aube
étreinte d’or du soleil
goutte de frissons
Azur revenu
fleurs déchirent leurs bourgeons
le printemps est là
Au bord du canal
pleurent les saules penchés
traces dans la boue
Fraîcheur du matin
les petits moineaux frissonnent
battements des ailes
Au creux de son cou
sous le soleil d’un printemps
une larme coule
Bourgeon chaussé nacre
l’avenir chemine enfant
douceur du printemps
Fleurs en tous les sens
couleur des mots déployés
bouquet de murmures
Souffle d’air douceur
la main du vent sur la peau
le printemps s’éveille
Sous le grand ciel bleu
se dessinent les ombrages
l’aube chasse l’eau
Soupir du printemps
une fragrance étourdit
les corps en émois
La sève s’écoule
le feuillu déploie ses branches
chantent les oiseaux
Silence de ciel
cri d’un corbeau colérique
la foudre s’abat
Un cri c’est le jour
voleter de fleur en fleur
souffle et c’est la nuit
De la météo
Je ne vais rien prévoir ici, sinon espérer le retour de cette lumière dorée qui nimbe chaque silhouette d’un halo de bonheur.
En avril, ne te découvre pas d’un fil
énonce un dicton deux-pattes. Il est bon que la sagesse populaire soit confirmée par la nature… à moins que ce ne soit le contraire, en ce mois d’avril.
Considérations littéraires
Je poursuis ma promenade mois par mois au fil du haïku (à moins que ce ne soit le contraire, là encore). Avril est un mois que j’aime ne serait-ce que par son premier jour.
Le premier avril !
Je rêve à chaque fois qu’un deux-pattes m’accroche un poisson dans le dos, afin que je puisse me rouler en tous sens, sauter d’un côté à l’autre, bondir au sommet d’une armoire pour mieux en sauter, et ce dans l’unique but de détacher cette délicieuse plaisanterie. Ah, ami lecteur, si tu pouvais être celui qui m’offre ainsi un poisson par surprise, au moment où je ne l’attends plus, tu serais le phénix des hôtes de ce Carnet de bord. Tu recevrais d’ailleurs à cette occasion L’Eschyllien, dont le premier numéro va paraître ce dimanche 27 avril 2014.
Les mois précédents
Mes haïkus chantent chaque mois, depuis janvier , en passant par février et mars.
La bonne année a été souhaitée à chacun en quelques images.
Avril
Le film
Avril est le titre d’un film réalisé par Gérald Hustache-Mathieu et sortir à l’été 2006. Ce film avait particulièrement touché mon deux-pattes à l’époque. Sans doute parce qu’il est l’éveil aux sens et à la vie d’une jeune novice qui a toujours vécu dans un couvent sans rien connaître du monde extérieur. Il est même possible de regarder Avril en streaming.
La Belle vie
J’ai retrouvé récemment, en accompagnant mon deux-pattes au cinéma (oui, je sais être discret pour ne pas être repéré par les vigiles ou ouvreurs (cela dit, ce film était projeté dans une salle consacrée à la création d’œuvres confidentielles artistiques (car l’art, en France, en est là, aujourd’hui… mais ceci est un autre débat))) cette qualité dans l’art de filmer la sensualité, la profusion de la nature, dans le film de Jean Denizot, La belle vie. Si tu ne l’as vu, cours-y : tu seras enchanté. Crois-en un spécialiste.
Canal du Midi
fraiches allées de platanes
au reflet dans l’eau
Écluses charmantes
plaisir pour les riverains
sas en escalier
Courser le saumon
canal grimpant les collines
eau verte et limpide
Partage émotion
les mots ressourcent les liens
relation précieuse
Au bord du canal
pleurent les saules penchés
petits ronds dans l’eau
Bourgeons du matin
éclairent l’aube naissante
plus belle la vie
Partage de mots
dessinés au fil de l’eau
au bord du canal