Le dogue
Je l’ai rencontré sur la toile
Quand je baguenaudais tout bas
Je venais là pour la nouba
Peut-être en quête d’une étoile
Mais la substantifique moelle
Il revendiquait au combat…
Il supportait peu les ébats
De qui musait hors de sa poêle.
Qui le mettait de mauvais poil
Était adversaire idéal.
Lors, d’un pitbull, prenait la forme :
Il agressait avec dédain
Quiconque allait hors de sa norme
Et le croquait comme un blondin…
Modification le 17 mars 2014
Après relecture, il m’a paru important de rajouter ce qui suit.
Dogue ou troll ?
Dans le sonnet qui précède, Le dogue, j’évoque ce personnage par le pronom personnel masculin de la troisième personne du singulier « il » sans jamais le nommer.
Pourquoi ?
Le troll
Sans doute parce que l’une des facilités du virtuel est son anonymat, qui permet (parfois) au pire de chacun de s’exprimer.
J’ai ainsi découvert que certaines pages de forum étaient hantées par des avatars, des vignettes anonymes, qui éructaient, fulminaient, crachaient et bavaient. Pires que des dogues ! J’ai appris à cette occasion qu’ils étaient dénommés trolls.
Tu en as certainement déjà rencontrés, ô ami lecteur, si tu navigues depuis longtemps sur la toile. Ce sont des deux-pattes affligés de cette grave maladie nommée l’impuissance. Trop malheureux pour s’exprimer dans la vie ou réaliser leur être dans le temps qui leur est imparti, ils vomissent leur désespoir dans l’espace du virtuel. Confronté à leur seul miroir, ils peuvent croire un instant, mais un instant seulement, qu’ils sont tout-puissants (Autre forme de l’expression ultime de l’impuissance). Je les plains car ils souffrent.
Mon dogue
En l’occurrence, le dogue en question était un simple deux-pattes qui se sentait investi d’une mission contre moi. J’avais osé commettre un écrit (Pauvres femmes et leur seule journée) qu’il avait pris au premier degré et pour lequel il avait voulu me faire la leçon. C’était à l’occasion de la journée du 8 mars, souvent appelée à tort « Journée de la femme ». J’ai publié depuis, le 8 mars 2014, un article dans lequel j’ai repris ce poème.
Je suis conciliant de nature. J’ai donc essayé de le raisonner, à l’époque. Il s’est mis à écumer, à gronder, à hurler… Il était enragé. Un vrai dogue !
Nos échanges, assez vains je dois le reconnaître, ont duré quelques temps, jusqu’à ce que je comprenne que c’était dans la fulmination qu’il prenait son plaisir. J’ai stoppé là un échange qui présentait peu d’intérêt et qui ne m’amusait plus.
Oui, je dois l’avouer à ma grande honte : sa hargne m’a égayé au début. Chat, il ne me déplaisait pas de contempler avec un étonnement souriant cette agressivité inutile comme seul peut la déployer un dogue sur un os, ou un jeune chaton sur une chaussette. Attendri par le chat nouveau-né, je suis vite agacé par le dogue agressif et limité dans son intellect.
Aujourd’hui, je ne me complais plus dans de tels échanges. J’aime trop les deux-pattes dans leur ensemble pour m’appesantir sur ceux qui sont malheureux et se comportent mal sur la toile.
Autres sonnets
Si la forme du sonnet t’intéresse, tu peux lire ce que j’ai écrit à ce sujet ou aller visiter d’autres sites. J’aime bien celui-ci que je viens de découvrir.
J’aime écrire et j’aime le genre du sonnet. Je l’ai donc exprimé dans ce sonnet : Écriture.
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Sonnet sublime qui décrit bien le mal du siècle : l’agressivité d’un drogué
Merci, délicieuse Hassanatène, pour le « sublime » qui sonne agréablement à l’oreille de mon ego de personnage.
Je dois cependant préciser que je parlais ici de dogue.
Je maintiens aussi que le lecteur est roi et que son interprétation lui appartient.
Au plaisir de te recroiser ici !
Du dogue au troll, il n’y a qu’un pas.
Un pas de deux, un entrechat,
la rime au poing, vain combat.
Avec amitié.
GcG
De l’obscurité jaillit la lumière
Même aux heures les plus sombres
L’espoir est clarté.
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